Des milliers de manifestants ont été dispersés samedi dans le centre du Yémen à coups de balles réelles par la milice chiite des Houthis, qui contrôle la capitale Sanaa où les craintes sécuritaires ont poussé de nouveaux pays à fermer leur ambassade à Sanaa. Les ministres des Affaires étrangères des six monarchies pétrolières du Conseil de coopération du Golfe (CCG) étaient réunis au même moment dans la capitale saoudienne Ryad, pour évoquer la situation du plus pauvre pays de la péninsule arabique privé d'institutions reconnues internationalement depuis la démission de l'exécutif sous la pression des miliciens chiites. Les Houthis, qui étaient entrés en septembre dans Sanaa avant d'étendre leur influence sur le centre et l'ouest du Yémen, ont mis en place de nouvelles instances dirigeantes mais peinent depuis une semaine à défendre ce coup de force. Le CCG a dénoncé un «coup d'Etat» des miliciens chiites, tandis que le secrétaire général de l'ONU a appelé à «tout faire pour aider le Yémen à éviter le précipice», réclamant notamment que le président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi, assigné à résidence par les Houthis, soit rétabli dans ses fonctions. Des manifestants torturés A Ibb, dans le centre du pays, au moins six manifestants ont été blessés samedi lorsque les miliciens chiites ont tiré à balles réelles pour disperser la foule rassemblée aux cris de «Houthis, Iran, le Yémen n'est pas le Liban» et «Houthis, Russie, le Yémen n'est pas la Syrie». Les miliciens chiites sont accusés par leurs détracteurs de bénéficier du soutien de l'Iran chiite. La Russie pour sa part a été pointée du doigt par des diplomates onusiens, s'inquiétant que Moscou -- qui a bloqué à plusieurs reprises l'action de l'ONU contre le régime syrien -- soit réticent à prendre position contre les Houthis.