Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, a affirmé lundi à Alger que la meilleure façon de répondre à la France coloniale était de valoriser notre histoire et de mettre en évidence les gloires des Algériens et les affres du colonialisme qu'ils ont vécus. En réponse à une question sur les excuses que doit présenter la France à l'Algérie pour ses crimes coloniaux, M. Zitouni a précisé que le plus important était de "valoriser notre histoire et de mettre en évidence les souffrances du peuple algérien". Le ministre des Moudjahidine a indiqué dans une conférence de presse où il a présenté le programme des festivités commémorant le 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération que ce programme montrera au monde entier l'atrocité des crimes commis par la France coloniale. Il a souligné que le plus important "est de savoir ce que l'on peut faire et comment exploiter notre histoire pour la transmettre aux générations futures et au monde entier". Concernant les archives dont une partie est détenue par la France, M. Zitouni a affirmé qu'il "y a un accord de principe sur ce dossier". Répondant à une question sur l'absence de certaines personnalités historiques aux festivités, le ministre a affirmé que "le 60e anniversaire du déclenchement de la révolution de novembre réunira toutes les personnalités nationales sans exception". Concernant l'écriture de l'histoire, le ministre a estimé qu'il s'agit d'une "mission difficile". "Nous devons écrire notre histoire en citant les faits, glorifier les chouhadas et moudjahidine et démontrer la souffrance du peuple algérien", a-t-il précisé. "Ce travail sera une réponse à tous nos ennemis", a-t-il indiqué avant d'ajouter que le travail soutenu du ministère des moudjahidine dans ce sens figure parmi ses priorités". Le ministre a fait savoir par ailleurs que le musée national du moudjahid a collecté à ce jour 4000 heures de témoignages qui seront mises à la disposition des historiens et chercheurs pour les exploiter dans l'écriture de l'histoire. S'agissant de la question de reconnaissance des moudjahidine qui continue de faire couler beaucoup d'encre dans certains milieux, le ministre a souligné que cette question "ne relève pas des prérogatives du ministère, mais il s'agit d'une mission de l'Etat algérien". Il a précisé à ce propos que l'Etat a procédé après l'indépendance à l'installation de commissions d'enquête et de recours dans les dossiers de reconnaissance, ajoutant que les moudjahidine ont demandé en 2002 lors d'un congrès de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) d'arrêter le processus de reconnaissance 40 ans après l'indépendance et de dissoudre la commission nationale ad hoc. M. Zitouni a souligné que cette décision "ne signifie pas la privation des moudjahidine, dont les dossiers sont en suspens, de leurs droits". Il convient d'abord, a-t-il ajouté, d'examiner les modalités réglementaires et juridiques pour donner satisfaction aux dossiers fondés". "Nous sommes prêts à organiser une rencontre avec les concernés, si le traitement des dossiers l'exigeait et nous procéderons dès lors à l'examen de toutes les préoccupations des personnes concernées", a ajouté le ministre.