Les sept syndicats autonomes du secteur de l'Education, qui ont brandi la menace de grève, campent sur leur position. Le débrayage, prévu les 10 et 11 du mois en cours, est maintenu. La décision est définitive d'autant qu'elle découle d'une réunion d'urgence organisée, hier, par cette alliance syndicale juste à la fin de la conférence de presse de la ministre de l'Education nationale. Selon les syndicats, l'intervention de Mme Nouria Benghebrit n'a pas été dissuasive. La preuve : les syndicats protestataires constitués en alliance avec le CLA (Conseil des lycées d'Algérie), le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique), l'UNPEF (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation), le SNTE (Syndicat national des travailleurs de l'éducation), le Snapap (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique), le Snapep (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire) et le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation) ont affiché clairement leur déception. « Nous avons suivi la conférence de presse de la ministre à travers la télévision. Et nous sommes déçus dans la mesure où elle n'a rien annoncé de nouveau. Elle a évoqué en vrac les problèmes soulevés par les syndicats sans pour autant donner les détails concernant les décisions prises dans ce cadre », a indiqué le porte-parole du Snapest, Meziane Meriane. Il a indiqué que l'alliance syndicale exige à ce que la tutelle s'engage dans une démarche plus claire en mettant en place un calendrier précisant les dates d'application dans le cadre de la prise en charge de la plateforme de revendications des travailleurs de l'éducation nationale. « Nous comprenons quand la ministre déclare que la prise en charge des revendications des syndicats prendra du temps. L'essentiel pour nous est d'engager une feuille de route pour l'application des décisions avec un timing bien précis », ajoute-t-il. Le porte-parole du CLA est du même avis. Idir Achour souligne que le traitement des dossiers ne doit pas perdurer dans le temps. « La révision du statut particulier des travailleurs du secteur ne nécessite quand même pas cinq années ! », a-t-il avancé. Meriane a tenu à préciser que les sept syndicats ont tous participé à la réunion du groupement syndical tenue au siège de l'UNPEF. Il a fait savoir que l'occasion a été saisie pour évaluer ce qu'il s'est passé lors des réunions bilatérales syndicats-ministère durant ce mois, affirmant « qu'aucune de ces organisations ne s'est démarquée du mouvement de protestation et ont toutes décidé à l'unanimité de maintenir le mot d'ordre de grève ». Que se passera-t-il après les 11 février ? « Nous avons prévu justement de nous réunir le jeudi dans l'après midi pour décider de la suite à donner à notre mouvement de protestation », a-t-il annoncé. L'inquiétude de la fédération des parents d'élèves Du côté de la fédération nationale des associations des parents d'élèves, c'est l'après-grève qui inquiète le plus. Son président, Hadj Bachir Dellalou, souligne que les parents d'élèves appréhendent le durcissement du mouvement de protestation et craignent que le bras de fer syndicats-tutelle perdure dans le temps. « C'est ce qui va perturber la scolarisation de nos enfants », a-t-il observé, ajoutant : « les enfants ne doivent pas être l'otage des enseignants ». Il a fait part du lancement d'une nouvelle stratégie tracée par le département de Mme Benghebrit pour « éviter aux écoliers toute perturbation dans la poursuite des cours notamment pour ceux qui sont dans des classes d'examen ». Dellalou a toutefois rappelé que la fédération ne se positionne pas contre la satisfaction de revendications socioprofessionnelles des travailleurs de l'éducation, qu'il juge « légitimes ». Mais il souligne que le temps n'est pas opportun pour les soulever « surtout que nous sommes en période de crise ».