Le rassemblement mondial à washington vise essentiellement à cristalliser « les efforts locaux et internationaux visant à empêcher les extrémistes et leurs soutiens de se radicaliser, recruter ou d'inspirer des individus ou groupes en vue de commettre des actes de violence aux Etats-Unis et à l'étranger ». Face à la globalisation de la menace, coupable de grave omission notamment dans la longue tragédie algérienne, la riposte collective est nettement ressentie par la communauté internationale. Elle se mesure à l'aune d'une participation de soixante pays, dont l'Algérie représentée par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, marquant sa présence par la contribution à la réunion restreinte des 28 pays, portant sur la question sensible des « combattants étrangers ». Tout naturellement, l'expérience algérienne constitue un réservoir non négligeable dans la lutte contre le terrorisme, ses ramifications et ses sources de financement. Outre la criminalisation du paiement des rançons, cautionnée par l'ONU et de nombreux pays, Alger se prépare aussi à organiser une conférence de haut niveau sur le financement du terrorisme décidée, en septembre dernier à Nairobi, par le sommet du Conseil de paix et sécurité de l'Union africaine (UA), et destinée principalement à l'élaboration d'un projet de protocole additionnel à la convention sur le terrorisme qui sera soumis aux Nations unies. Elle est porteuse d'une vision qui s'attaque à l'utilisation de la religion à des fins politiques et d'accession, y compris par la violence, au pouvoir. Une forme de dévoiement de l'Islam dénoncée unanimement. Le piège des amalgames et des clichés réducteurs est enfin levé. La Maison Blanche le conçoit ouvertement. Les attentats de Paris et de Copenhague ne trouvent « absolument aucune justification » dans aucune religion et encore moins la communauté musulmane victime de la stigmatisation et de l'islamophobie inflationniste, lorsque les victimes civiles en Irak, en Syrie, en Egypte et en Libye en paient le prix du terrorisme à visage religieux. « Nous voulons organiser un vaste réseau pour combattre l'extrémisme violent », a souligné un haut responsable de l'administration américaine interpellé par les républicains sur la nécessité de préciser la nature des menaces terroristes. Car, pour la Maison Blanche, le « mouvement de longue haleine », initié contre la radicalisation, évacue le cas de Daech pour valider le « dialogue communautaire » dans un pays d'immigrés. « Nous devons (...) engager le dialogue avec nos communautés et avec ceux qui pourraient être susceptibles de se radicaliser parce qu'ils sont marginalisés », a martelé Joe Biden. Un programme, privilégiant le partage d'informations et une bonne collaboration entre les acteurs sociaux et les autorités, est jugée nécessaire par Washington citant les liens établis entre les départements de la justice et de la sécurité intérieur avec la communauté de Minneapolis connue pour être le fief des radicaux de Shebab d'origine somalienne. Mais, au regard de la responsabilité mondiale, la lutte contre le terrorisme transfrontalier impose une perception adéquate intégrant, outre la définition du terrorisme, une évaluation concrète des causes fondamentales de ce phénomène destructeur pour une meilleure coopération, fondée sur la légalité internationale et un standard unifié pour garantir la paix et la sécurité locale, régionale et mondiale.