La société civile, les universités et les jeunes sont conviés à prendre part au débat sur les nouveaux modèles de croissance dans un contexte où le pétrole risque de connaître le même sort que le charbon. Ne plus dépendre des hydrocarbures, est-ce possible ? Comment y aller ? Ce sont là les points centraux du colloque qui sera organisé samedi, à Alger, à l'initiative du club énergie de l'Association algérienne des ingénieurs et diplômés d'Etat de l'Institut algérien du pétrole. « Nous vivons actuellement une situation de mutation, de transition énergétique. Il s'agit dans ce colloque de définir cette transition, les nouveaux défis et les enjeux. D'autant plus que l'Algérie se trouve en phase de deux transitions, une économique et l'autre énergétique. Or, les deux sont liées et sont très complexes », a expliqué, à l'hôtel Hilton, Mustapha Mekidèche, membre du club. Il est important, selon lui, de débattre des nouveaux modèles de croissance en substitution de l'économie rentière. Une économie déstabilisée à cause de la chute des prix du pétrole. « Le pétrole risque de connaître le même sort que la charbon. Les pays consommateurs d'hydrocarbures tournent le dos au pétrole, non parce qu'il n'y a plus de pétrole, mais parce qu'ils ont trouvé d'autres modèles de croissance, technologiques et moins chers », a souligné le président du club, Daoud Sahbi. Selon lui, en fonction des données actuelles, d'ici à 2030, il n'y aura plus d'économie rentière en Algérie. Allant dans ce sens, Mekidèche a souligné que vu les besoins énergétiques de l'Algérie (entre 70 à 100 milliards de mètres cubes pour alimenter notamment les centrales électriques), il ne restera pas grand-chose pour l'exportation. « Ce qui signifie qu'il faudra chercher d'autres sources de financement que les énergies conventionnelles. Il faudra d'abord penser à consommer de l'énergie avec modération, limiter le gaspillage, d'une part, et trouver le moyen de récupérer l'argent qui circule dans l'informel. Aller aussi vers une industrie aux normes pour conquérir les marchés extérieurs », fait-il remarquer. Il sera question, dans ce colloque, selon le président du comité d'organisation, d'évaluer ce qui est fait dans le secteur de l'énergie, qu'elle soit conventionnelle ou renouvelable, et de dresser des perspectives sur les modèles de consommation entre 2015 et 2030 ainsi que des marchés internes et externes de l'énergie. Contrairement à ce que l'on croit, souligne Mekidèche, le gaz de schiste est une action industrielle si elle est bien équilibrée. « Il ne faut pas perdre de vue le facteur sécurité. Si le pays estime qu'il faut aller vers des énergies non conventionnelles pour assurer sa sécurité, il faudra y aller », a indiqué Tewfik Hasni, membre du Club énergie.