Francesca Romana Di Nicola, cette jeune musicienne harpiste venue d'Italie, est établie en Espagne. Ce n'est pas sa première visite en Algérie. Elle s'est déjà produite l'an dernier en tant que soliste avec l'Orchestre symphonique national algérien. Elle a bien voulu répondre à nos questions. Parlez-nous de votre parcours professionnel... Mon amour pour la harpe a commencé lorsque j'étais enfant. En effet, je suivais à la télévision des dessins animés, particulièrement un qui affichait une sirène et une petite fille en train de jouer sur la harpe dans un château. Une si belle image qui m'a marquée. La preuve, je suis devenue musicienne harpiste. Puis, ma famille m'a fait écouter cette musique que j'ai tout de suite adoptée. Mais, malheureusement, personne ne donnait des cours de harpe dans mon village nommé Rieti, à côté de Rome. Je n'ai pas eu d'autre choix que de me diriger vers d'autres instruments comme le piano car c'était facile de trouver un professeur de piano. J'ai suivi des cours de harpe en rejoignant le conservatoire de musique à L'Aquila (Sud de l'Italie). J'ai ensuite enchaîné par l'animation de concerts un peu partout dans le monde, notamment en France et en Espagne. J'ai eu plusieurs influences musicales suite à cet échange interculturel. On sait que vous maitrisez plusieurs langues, cela vous permet-il un meilleur contact avec les musiciens du monde ? J'adore les langues. Du coup, je suis devenue polyglotte. Je maîtrise l'italien, le français, l'anglais, l'espagnol et dernièrement l'arabe. Cet apprentissage me facilite l'échange avec les musiciens du monde entier et m'intégrer facilement aux sociétés et aux cultures. Qu'est-ce qui vous a motivée à choisir cet instrument ? C'est un instrument ancien qui a un timbre très particulier. La harpe est un instrument merveilleux, divin, magique et extraordinaire. Il constitue le plus bel instrument au monde. Aucun instrument ne lui ressemble, il est unique. Il y a eu des moments dans l'histoire où cet instrument a été oublié, puis aimé. Je pense qu'aujourd'hui la harpe a son public. La preuve, les orchestres de la musique contemporaine ont intégré la harpe. Quels sont vos modèles harpistes ? Il existe une seule et unique personne, qui n'est autre que mon professeur de harpe, qui est française. Elle s'appelle Frédérique Cambreling. Elle m'a transmis non seulement son savoir et ses connaissances, mais l'amour et sa passion pour cet instrument. Actuellement, elle est professeur en pédagogie de la harpe au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, en France. Quelle place tient l'enseignement dans votre carrière ? Je dois admettre que je me consacre actuellement à jouer et faire connaître cet instrument et le faire développer dans le monde, partout où je me produis. Je parle, par exemple, des différents genres de harpe existant dans le monde telle la harpe celtique, la harpe sud-américaine, la harpe moderne. Quelles sont les qualités qui font un bon harpiste ? La constance, la patience et la rigueur. Il convient de savoir que cet instrument a beaucoup de contre-indications. C'est-à-dire que son exercice nous demande beaucoup de concentration, calme et efforts physiques. On est obligé de maitriser cet instrument et, surtout, parvenir à créer coûte que coûte une atmosphère magique. Il existe plusieurs genres de harpe. Laquelle jouez-vous généralement, quel en est votre préférée et pourquoi ? A vrai dire, j'utilise d'habitude une harpe classique, à sept pédales à double mouvement. J'aime la harpe celtique mais j'ai une préférence particulière pour la harpe moderne parce qu'elle nous permet d'interpréter tous les répertoires. Peut-on connaître votre actualité artistique ? Je compte enregistrer un disque, des musiques anciennes et des musiques contemporaines, à travers différentes sortes de harpes. J'envisage de donner une série de concerts à San Sebastian, en Espagne, dans le cadre du cycle de musique ancienne du festival international de musique de San Sebastian, en mars prochain. Je compte me produire avec l'orchestre symphonique basque dans lequel je joue régulièrement.