L'émotion, la maîtrise technique et le contrepoint étaient à l'honneur, lundi passé, avec les musiciens italiens, français et tunisiens au Théâtre Mahieddine-Bachtarzi (TNA), à l'occasion du 6e Festival culturel international de musique symphonique d'Alger, qui se poursuivra jusqu'au 19 septembre prochain. Le La de la soirée a été donné par les représentants de la patrie de Verdi, en l'occurrence l'Italie, avec le trio composé de Maria Teresa Strappati à la clarinette, Anna Caterina Cornacchini, soprane et Marco Flumeri au piano. Le trio Italien a séduit les présents avec l'interprétation de plusieurs pièces musicales, extraits des répertoires de Puccini, Rossini, et les incontournables extraits de la Traviata de Giuseppe Verdi. Maria Teresa Strappati, Anna Caterina Cornacchini, Marco Flumeri ont partagé avec les mélomanes présents la beauté de ces pièces en leur transmettant l'intensité du plaisir qui se dégageait de leurs interprétations. La maîtrise technique était accompagnée d'un véritable jeu de scène sensuel, où le corps, la voix, les notes des instruments ne faisaient plus qu'un. Le trio italien a ainsi réussi à conquérir le public qui les a applaudis à maintes reprises. Après cette mise en bouche originale et conviviale, place à la sobriété et la virtuosité avec l'orchestre français à cordes du Conservatoire de Lyon, dirigé par Alain Jacquon. Peu avant leur entrée sur scène, le chef d'orchestre confiera à propos de sa participation : «Je trouve que ce festival est une initiative formidable parce que je me disais, depuis hier, que c'était incroyable d'avoir réussi à réunir autant de pays, de musiciens et de monde différents.» «C'est un honneur pour nous de participer à cette édition et c'est un enjeu pour nos jeunes étudiants. Ces derniers vont donner le meilleur d'eux- mêmes, ce soir, pour essayer d'être dignes de cette invitation», ajoutera-t-il. Ainsi, les douze violonistes, les deux violoncellistes, le contrebassiste et la harpiste ont offert aux férus de musique symphonique de véritables instants d'extase musicale. Ainsi au programme La petite musique de nuit de Wolfgang Amadeus Mozart, Les danses sacrées et profanes pour harpes et cordes de Claude Debussy, Adagitto de la 5e symphonie de Gustav Mahler, qui a marqué la musique du film culte Mort a Venise de Visconti et Simple Symphony de Benjamin Britten. Les musiciens venus de Lyon et leur maestro ont été gratifiés par le public de chaleureux applaudissements. L'Orchestre symphonique tunisien, présent avec une quarantaine de musiciens dirigés par le maestro Hafedh Makni, ont relevé haut la barre avec le choix d'un programme de haute facture : Pompe et circonstance marche N°1 composée par Edward Elgar, le 1er mouvement du concerto pour piano et orchestre en La mineur d'Edvar Grieg avec le talentueux soliste Bassem Makni. Les représentants de la Tunisie ont impressionné les connaisseurs présents par la justesse de leur jeu de partition qui exige une grande maîtrise technique tout en préservant la pureté d'une émotion authentique. Dans la deuxième partie de son programme, L'Orchestre symphonique tunisien a présenté deux pièces exceptionnelles des compositeurs tunisiens Ayad et Mohamed Makni, où les percussions et le quart de note ont sublimé la musique universelle en exprimant la palette d'émotions d'un cœur léger pétri de joie. C'est tout naturellement qu'à la dernière note le public a ovationné, pendant de longues minutes, le maestro Hafedh Makni et ses musiciens, gratifiés de nombreux bravos qui fusaient d'une salle conquise, impatiente de renouer avec le plaisir de partager ces instants d'échanges où la musique devient le langage universel entre les êtres. S. B.