Le président du Conseil national des arts et des lettres (Cnal), Abdelkader Bendaâmache, était, mardi dernier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri pour expliquer le nouveau dispositif accordant un statut à l'artiste. Cette rencontre a été organisée par la direction de la culture et le syndicat des artistes affiliés à l'UGTA. En ouvrant les travaux, le directeur de la culture, M. Ould Ali El Hadi, a rappelé les engagements du ministère de la Culture. Notamment sur la satisfaction des revendications légitimes exprimées par les artistes depuis des lustres. Il sera conforté dans ses propos par notre ancien confrère d'El Moudjahid, aujourd'hui à la retraite, M. Said Smail, qui est longtemps revenu sur les péripéties ayant marqué la mise en place d'une organisation des artistes. « Que d'initiatives et de formules proposées à l'époque, mais toutes ont été torpillées par des desseins restreints » dira-t-il. Tout comme M. Said Smail, le président du Cnal, accompagné de Kamel Hamadi et de Brahem Bahloul, deux membres dudit conseil, n'a pas manqué d'exprimer sa joie quant à cet acquis historique pour les artistes et sa fierté de retrouver le monde de l'art et de la culture à Tizi-Ouzou. « C'est un long combat qui a abouti à quelque chose d'important et de précieux pour nos artistes », a-t-il déclaré, avant d'ajouter : « L'artiste algérien est bel et bien considéré par son Etat. Il a, désormais, un statut et dispose d'une carte qui lui ouvre des portes dont la principale est le droit à la sécurité sociale, donc à la retraite ». Pour lui, ce nouveau statut est une « délivrance pour nos artistes qui ont souffert le martyre et vécu sous le joug de la précarité et des lendemains incertains ». Il illustrera son propos en déclarant : « Un grand nombre de nos amis artistes sont partis dans l'anonymat laissant derrière eux des familles dans le dénuement total. » Kamel Hamadi a reconnu le bienfait de cette carte en se citant comme exemple. « Aujourd'hui, les artistes algériens peuvent se considérer comme tels, car l'Etat les reconnaît enfin. C'est un acquis historique qui ouvre de nouveaux horizons. Aujourd'hui, à mon âge et avec tout ce que j'ai donné au monde de l'art et de la culture, je ne dispose pas d'un titre qui me reconnaît et qui m'ouvre le droit à une retraite. C'est désormais une réalité aujourd'hui et tant mieux pour nos artistes ! » Bendaâmache fera lecture des documents mis à la disposition des présents par la direction de la culture de Tizi-Ouzou, pour qu'ils s'imprègnent davantage des dispositions en matière de cotisation sociale pour les artistes désirant s'affilier à la Cnas. Comme il donnera plus d'explications en répondant aux questions de certains intervenants quant aux contenus de ce statut. Avant de clôturer la rencontre avec les artistes de Tizi-Ouzou, M. Bendaamache a remis une quarantaine de cartes d'affiliation alors que la wilaya de Tizi-Ouzou compte plus de 5.000 artistes, toutes disciplines confondues.