L'étau se resserre inexorablement sur Boko Haram. De la capitale camerounaise, convoquant instamment la classe politique et la société civile, la mobilisation générale est ainsi décrétée en « manifestation de solidarité avec les populations de l'extrême-nord et de soutien aux soldats » victimes des exactions perpétrés dans cette région voisine du sanctuaire nigérian de cette organisation terroriste. Hier, une marche regroupant entre 10.000 et 15.000 personnes dont les ministres de la Défense, Edgard Alain Mebe Ngo'o, de la Communication, Issa Tchiroma Bakara, du Travail, Grégoire Owona, et des hommes politiques, se devait de consolider le front interne voulu indissociable du combat régional et continental. A la veille de cette marche, des chefs traditionnels des Bamboutos (ouest du pays) ont marqué leur soutien, en remettant au ministre de la Défense une enveloppe de 22 millions de francs CFA (environ 30.000 euros), lorsque les manifestants ont brandi en signe de communion des drapeaux camerounais, tchadiens et nigérians. Dans la même tranchée, les troupes camerounaises, tchadiennes et nigériennes livrent une bataille décisive pour vaincre le péril terroriste en voie de dépérissement. Pour le président tchadien, Idriss Déby Itno, l'issue est certaine. En marge de la visite de son homologue béninois, Boni Yayi à N'djamena, il a appelé, vendredi dernier, le chef du groupe terroriste Boko Haram et ses éléments à « se rendre à l'évidence ». La « peur a changé de camp », a martelé le président tchadien pleinement convaincu que « Boko Haram d'aujourd'hui n'est plus Boko Haram du début janvier », tout en soulevant la question lancinante de son mode de financement. Mais, en définitive, traqué « dans les bois à l'intérieur du Nigeria, aux frontières avec le Niger et le Cameroun », le même sort est réservé, à l'organisation terroriste, par le président nigérien qui, après avoir reconnu avoir longtemps sous-estimé la menace terroriste, se veut plus rassurant. Dans un communiqué diffusé le 24 avril, la présidence nigériane a estimé que « le président assure tous les Nigérians, et plus particulièrement la population des Etats du nord-est, que le temps du deuil pour les victimes des attaques terroristes sera bientôt derrière nous, car le vent est en train de tourner contre Boko Haram ». Face à la menace terroriste qui pèse sur la « sécurité collective », l'Union africaine privilégie « une réponse collective, efficace et décisive », défendue par la présidente de la commission de l'UA, Nkosazana Dlamini Zuma, le 30 janvier à l'ouverture du sommet. En conséquence, une force régionale de 7.500 hommes a été mise sur pied pour stopper la contagion de Boko Haram acculé dans ses derniers retranchements.