La menace de grève agitée par les syndicats de l'éducation nationale provoque une vive inquiétude au sein des parents d'élèves qui refusent que leurs enfants soient pris en otage dans un conflit qui ne les concerne pas. Pis, un conflit dont ils sont les seuls à payer les lourdes conséquences. Ne comptant pas rester les bras croisés, l'Association nationale des parents d'élèves tente de sensibiliser les syndicats et propose, encore une fois, sa médiation entre les deux parties en conflit. Khaled Ahmed soutient d'emblée que "la position de l'association a toujours été et le sera contre toute action de grève quelles que soient les revendications et quels que soient les résultats attendus".Le président de l'ANPE ne cache pas son "inquiétude" et espère que les syndicats reviennent à de meilleurs sentiments et épargnent aux élèves une nouvelle perturbation. "Déjà que le niveau est au plus bas et que les résultats du premier trimestre n'ont pas été très satisfaisants, alors, qu'en serait-il encore si les enseignants mettent à exécution leur menace ?" Ce qui reste fort probable, puisque les syndicats ont convoqué leurs conseils nationaux qui sont des "structures habilitées à décider" en vue de trancher cette question. C'est d'ailleurs la réponse donnée par le premier responsable du Cnapest-élargi au président de l'Association nationale des parents d'élèves. Et c'est certainement le même argumentaire derrière lequel se cacheront les autres partenaires sociaux que Khaled Ahmed prévoit de contacter. Mais l'association ne compte pas s'arrêter là et prévoit qu'"au cas où les syndicats persisteraient et signeraient" de se tourner vers le Premier ministre. "Nous allons interpeller le Premier ministre sur ce recours systématique à la grève sans se soucier du devenir des élèves qui sont pris en otage. Ce conflit persiste depuis dix ans et il est temps de trouver des solutions définitives", soutient Khaled Ahmed. Et d'ajouter : "Il faut mettre un terme aux grèves dans les établissements scolaires." Pour lui, "si les syndicats sont convaincus de la justesse de leur cause, ils n'ont qu'à se tourner vers la justice, et non vers un mouvement de grève qui pénaliserait les élèves." À signaler enfin que de son côté, le département de Baba Ahmed, qui tente lui aussi d'éviter le débrayage, multiplie les sorties médiatiques pour "convaincre l'opinion publique" qu'il œuvre pour la stabilité des établissements. Le ministère de l'Education nationale a rendu public un nouveau communiqué où il réitère sa position sur l'état d'avancement des revendications des partenaires sociaux. "Loin de se délivrer un auto-satisfecit, le ministère de l'Education nationale a répondu aux doléances et dont certaines remontent aux années 90", souligne le communiqué du MEN. Et de revenir sur les critiques des responsables syndicaux du Cnapest-élargi qui se sont retirés des travaux de la dernière rencontre tutelle-syndicats. Pour la tutelle, la demande faite par le Cnapest pour la tenue d'une tripartite (MEN-DGFP et syndicats) relève d'un malentendu : "Une réunion d'information avec la Fonction publique a eu lieu le 25 novembre 2013. Par contre, le concept de tripartite n'est pas approprié. La tripartite relève d'un autre niveau institutionnel." Le même communiqué poursuit que "l'autre point de discorde concerne l'insistance à demander la réintégration d'un enseignant sanctionné pour plusieurs fautes professionnelles avérées". Enfin, la tutelle précise qu'en "changeant son appellation (Cnapest-élargi), le syndicat se met en contradiction flagrante avec les prérogatives de son propre agrément qui lui attribue un seul champ de compétence", à savoir le cycle secondaire. En tout état de cause et qu'elle que soit la partie qui a réellement raison, une chose est sûre, seuls les élèves seront pénalisés. M. B Nom Adresse email