Les parents d'élèves, inquiets face à l'intransigeance des enseignants, estiment que ces derniers abusent dans leur recours systématique à la grève. Les enseignants abusent !» C'est ce que pensent les membres de l'Association nationale des parents d'élèves de la grève illimitée, observée depuis le 7 octobre dernier par les enseignants affiliés au Conseil national autonomes des professeurs du secondaire et du technique-Elargi (Cnapest-E). Ahmed Khaled, président de cette association, interpelle d'ailleurs le président de la République et les représentants des différentes institutions pour l'introduction de nouvelles dispositions dans les textes régissant les conflits sociaux afin de garantir un «minimum de discipline dans le déroulement de l'année scolaire et protéger le droit des élèves à la scolarité». Le président de cette association rappelle que le droit à la grève est bien consacré par la Constitution algérienne mais se classe bien après le droit à l'instruction, également garanti par la Loi fondamentale du pays. «Nous interpellons les pouvoirs publics sur la nécessité d'introduire des mécanismes pour permettre aux élèves de recevoir leurs cours même si les enseignants observent leur droit à la grève. Actuellement, ce sont les élèves des classes de terminale qui sont le plus touchés par cette grève.» Les parents d'élèves, qui expriment leur inquiétude face à l'intransigeance des enseignants, estiment que ces derniers abusent dans leur recours systématique à la grève. «Le syndicat aurait pu recourir à d'autres moyens de protestation avant de décider de pénaliser les élèves. Il y a aussi la justice comme moyen de pression et la rétention des notes au lieu de pénaliser les élèves en les privant de plusieurs semaines de cours», s'inquiètent les membres de l'association. Les élèves sont ainsi «pris en otages» par des enseignants grévistes qui réclament la réintégration de leurs camarades après avoir été suspendus. L'Association des parents d'élèves estime d'ailleurs que cette revendication, qui est la principale de la plateforme brandie par le Cnapest, est «loin de faire l'unanimité des autres syndicats». Si le Cnapest-Elargi s'est mobilisé pour des revendications qui concernent toute la corporation, «pourquoi n'a-t-on pas vu alors la solidarité de leurs camarades des 13 autres formations syndicales ?», s'interroge M. Khaled, qui dénonce cette «prise d'otage outrancière».L'association redoute en outre les conséquences qui découleront de ce débrayage. Les cours privés de soutien risquent d'être la fausse solution généralisée. Inquiets, les parents d'élèves cherchent des solutions pour minimiser l'impact de ces arrêts de cours sur la scolarité de leurs enfants. Ainsi, selon M. Khaled, les parents d'élèves se ruent vers les services des enseignants dispensant des cours privés informels. Aussi, selon notre interlocuteur, «nous risquons de voir défiler, dans les prochains jours, des groupes d'élèves revendiquant de fixer le seuil de révision comme c'est le cas chaque année».