Les artisanes en général, jeunes ou femmes mûres ne semblent pas attirées par des coopératives liées aux chambres d'artisanat, si ce n'est produire à titre indépendant à domicile. La différence en matière de statistiques est énorme avec un taux de près de 98,27% pour les artisanes exerçant au sein de leur demeure, alors qu'elles n'englobent qu' 1,63% pour celle qui exercent dans des ateliers artisanaux ou auprès de coopératives. En effet, l'artisanat féminin est une activité qui reste essentiellement une aide familiale principalement d'ordre économique. Il y a lieu de signaler que les artisanes algériennes sont en majorité sans instruction. L'activité manuelle reste leur seule rentrée d'argent possible à l'image des femmes chefs de famille. Cependant les études menées sur le travail artisanal signalent que même les femmes de niveau universitaire et secondaire s'adonnent à des métiers traditionnels. Elles produisent en majorité (95,40% en moyenne) pour la consommation domestique. La plupart de ces ouvrières à domicile confient la commercialisation de leurs produits à leurs conjoints. La commercialisation par les moyens propres à l'artisane se trouve auprès des femmes du niveau secondaire et universitaire. Si le tissage est le métier exercé par les femmes des Hauts-Plateaux, le travail du bijou en argent reste l'apanage des femmes des Ath Yanni lesquelles ont dépossédé cette technique ancestrale aux hommes. La vannerie, la poterie, la couture, le tricotage et le séchage des produits agricoles sont le savoir-faire des femmes artisanes concentrées dans les régions du nord et le centre du pays. La constatation avérée par des spécialistes et chercheurs, s'explique par la richesse de ces zones en matières premières nécessaires à la réalisation du produit artisanal.