Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a fait part du maintien de la règle d'investissement 51/49 et son élargissement aux marchés de gros qui constituent « une brèche béante en termes de transfert de devises ». Toutefois, il a souligné qu'une réflexion est lancée pour réaménager ladite règle au profit des PME étrangères à travers la mise en place d'une banque d'investissement. C'est en quelque sorte une réponse à la préoccupation soulevée par le sous-secrétaire d'Etat américain Charles Rivkin lors de la rencontre économique algéro-américaine organisée hier à Alger à l'occasion de la visite d'une délégation représentant 18 compagnies américaines. Rivkin a souligné que même si les « relations commerciales algéro-américaines entament un nouveau chapitre prometteur de coopération et de partenariat », il est « nécessaire de lever les barrières », citant au passage l'environnement législatif. Outre cela, la règle 49/51 pose, selon lui, problème aux investisseurs américains. Bouchouareb a attesté que cette règle n'est nullement contraignante surtout pour les grandes entreprises, sinon, a-t-il dit, comment expliquer la présence de plusieurs firmes étrangers, dont des américaines, en Algérie. « Cette règle n'a pas empêché General Electrique à conclure deux partenariats en l'espace d'une année », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « S'il s'agit maintenant de PME qui n'ont pas de visibilité sur le marché algérien, nous sommes en train de réfléchir à mettre en place une banque d'investissement pour donner plus de facilité, plus de garantie et d'assurance aux PME qui craignent la règle 51/49. Et je suis persuadé que dès qu'elles seront sur la marché algérien, les craintes disparaîtront. » Le ministre a indiqué que l'Algérie a introduit des facilitations et des améliorations pour que « le code des investissements devienne réellement opérationnel ». A ce sujet, le président du Forum des chefs entreprise (FCE), Ali Haddad, a indiqué que « la règle 51/49 constitue un moyen de construire un partenariat solide et avantageux ». Il a lancé un appel pour l'ouverture d'une ligne aérienne Algérie-USA en dehors d'open sky. Baisse des échanges commerciaux Les échanges commerciaux entre les deux pays sont passés de 13 milliards de dollars en 2013 à 6 milliards de dollars en 2014, dont près de 2 milliards hors hydrocarbures. Bouchouareb explique que « cette baisse est due au fait que les Etats-Unis sont devenus producteurs et auto-suffisants en hydrocarbures », ajoutant que « les Etats-Unis ont misé sur le gaz de schiste pour apporter une solution à leur dépendance aux hydrocarbures et sont en train de devenir exportateurs avec des excédents attendus ». Selon Ismaïl Chikhoune, président du Conseil d'affaires algéro-américain, les IDE américains sont de l'ordre de 5 milliards de dollars. Les investisseurs américains sont exhortés à apporter leur savoir-faire dans cette démarche enclenchée par l'Algérie pour diversifier ses ressources et de développer une industrie multidimensionnelle.