Que devient Lamia Maâdini ? J'étais très prise ces derniers temps en raison d'un agenda artistique assez chargé. J'ai participé à deux grands festivals qui ont pris beaucoup de mon temps et de mon énergie, notamment en raison des répétitions intenses que j'effectuais avec mon orchestre. J'avoue que ce rythme est difficile à suivre, en parallèle avec ma vie professionnelle quotidienne. C'est vous dire la difficulté de la tâche. Néanmoins, je m'estime très honorée d'avoir pris part à deux grands évènements. Le premier est le Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes (FestivAlgérie) que je qualifie tout simplement de grandiose et qui a été d'une importance capitale dans l'évolution de ma carrière. Une occasion qui m'a permis de me frotter à d'autres musiques et surtout de découvrir les cultures en découlant. Le public a beaucoup apprécié les troupes étrangères. Il a vibré sur les rythmes et les mélodies qu'elles ont joués. L'Algérie retrouve sa santé culturelle après avoir souffert dans le passé, el hamdoullilah. Pour ce qui est du second festival (de la musique andalouse maghrébine) qui s'est déroulé dans la ville de Koléa, avec cerise sur le gâteau, la première apparition de l'Orchestre national féminin qui a été créé justement pour l'événement, ce fut pour moi un grand privilège d'être choisie comme la première interprète à donner le la au récital qui a été ovationné par les mélomanes présents. De nombreux connaisseurs et autres spécialistes de la chanson du terroir vous désignent comme la plus belle voix de la musique andalouse actuellement. Comment vivez-vous cette distinction ? Vous savez, en ce qui concerne la plus belle voix qui puisse émerger ou dominer la scène de la musique andalouse, je pense qu'il n'y a pas mal d'interprètes faisant partie de la nouvelle génération, qui jouissent de capacités vocales de haute facture. Pétrie dans la bonne pâte de la célèbre association Essendoussia dont vous êtes la principale soliste, vous avez entrepris une nouvelle dans le genre haouzi qui vous va comme un gant. Pourquoi ce choix ? Je dois dire que tout au long de ma carrière, j'ai été initié à la musique sanaâ, haouzi et laâroubi. C'est vrai que mon premier album a été entièrement dédié à la musique classique, la Nouba, mais c'est plus le mode haouzi (un genre dérivé de l'andalou) qui me passionne le plus. Qui sont vos idoles dans la musique sanaâ et la musique andalouse en général ? Mes idoles sont les deux regrettés grands maîtres Abdelkrim Dali et Dahmane Benachour. Parlez-nous de vos albums. Combien en comptez-vous à ce jour ? Jusque-là, je revendique six CD sur le marché. Je viens tout juste d'enregistrer un nouvel album qui va sortir bientôt, inch'Allah. En outre, j'ai un projet encore plus intéressant : l'enregistrement d'un coffret comprenant quatre CD qui est sponsorisé par l'Onda. Vous contribuez à la formation des jeunes talents au sein d'Essendoussia. Croyez-vous à une bonne relève ? Pour la relève, je suis très confiante. Les associations jouent un rôle très important dans la formation, et ce qui fait plaisir, c'est que beaucoup de jeunes s'intéressent à la musique andalouse contrairement aux années précédentes. C'est un bon signe pour notre culture et la sauvegarde de ce patrimoine musical et poétique qui nous est si cher.