Drifa Hassani Ben M'hidi, sœur du martyr Larbi Ben M'hidi, a appelé, jeudi dernier, à Alger, la France à « reconnaître ses crimes de guerre et à présenter ses excuses à l'Algérie ». Dans une déclaration à l'APS lors de la célébration par le Musée du moudjahid du 58e anniversaire de la mort de cette grande figure de la révolution, Mme Ben M'hidi qui a insisté sur « la reconnaissance par la France de ses crimes de guerre commis contre les Algériens », a appelé la France à « présenter ses excuses à l'Algérie », ajoutant que les Algériens « ne pardonneront jamais à la France tant qu'elle ne présentera pas ses excuses ». Mme Ben M'hidi s'est dit, toutefois, contre le « principe d'indemnisation », soulignant en revanche que si l'indemnisation était dans l'intérêt de l'Etat algérien, elle ne s'y opposerait pas. Elle a indiqué dans le même contexte que l'Histoire doit être écrite par des Algériens car si cette écriture est l'œuvre de Français, elle serait sans doute fausse. « L'ennemi n'écrira jamais l'Histoire correctement », a-t-elle souligné. Mme Ben M'hidi a appelé, par ailleurs, à la réhabilitation « morale et matérielle » de tous les martyrs en vue de préserver « la dignité des Algériens », a-t-elle soutenu. Evoquant le parcours de son frère, Mme Ben M'hidi a rappelé que ce dernier était un nationaliste avéré ayant adhéré très jeune au mouvement national. Elle a rappelé, à cette occasion, la rencontre dans la maison familiale à Constantine entre son frère et Mohamed Boudiaf, ajoutant que Larbi, de par sa perception de visionnaire, était convaincu de la lutte armée pour le recouvrement de la liberté. Concernant la polémique suscitée par les Français sur sa mort, l'enseignant d'histoire, Bachir Madani, a indiqué que la thèse du suicide n'était qu'un mensonge, chose qui a été confirmée par le général de l'armée française Paul Aussaresses. Il a rappelé que Larbi Ben M'hidi a été arrêté par les parachutistes français le 23 février 1957 après avoir participé aux premières opérations de la bataille d'Alger avant qu'il ne soit torturé puis assassiné sur ordre du général Aussaresses dans la nuit du 3 au 4 mars 1957.