Le Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (CCOLP) a décidé, jeudi, de « l'arrêt de la coopération sécuritaire sous toutes ses formes avec la puissance occupante ». Sanctionnant une réunion de deux jours, cet organe-clé de l'OLP a affirmé, dans un communiqué, que cette décision doit être mise en application par le Comité exécutif de l'Organisation dirigé par le président Mahmoud Abbas, sans aborder un calendrier précis. Il a également appelé Israël, en tant que puissance occupante, à « prendre toutes ses responsabilités envers le peuple palestinien dans l'Etat de Palestine occupé, la Cisjordanie, El Qods-Est et Ghaza ». Cette option, préférée à la dissolution de l'Autorité évoquée la veille de la réunion du CCOLP et néanmoins jugée comme « une arme à double tranchant, est considérée comme un coup dur pour l'occupant. Car, l'arrêt de la coopération sécuritaire, interrompue seulement de façon temporaire au plus fort de la deuxième Intifada, englobe le maintien de l'ordre, la coordination aux points de passage, l'octroi de laissez-passer et d'autres fonctions administratives. Elle signifie le refus de « l'Autorité de jouer tout rôle de supplétif » en faveur de l'occupant affairé à « détruire » le processus d'Oslo mort et enterré. De fait, l'un des éléments constitutifs d'Oslo a vécu. Il s'agit du pacte de coopération sécuritaire impliquant le partage des renseignements devenu désuet. Pour un membre du Conseil palestinien, Mustapha Barghouthi, une « nouvelle étape », portée par une « stratégie nationale globale pour l'avenir », s'ouvre. Elle prévoit notamment « l'arrêt de la coopération sécuritaire, l'adhésion à de nouvelles organisations internationales, notamment la Cour pénale internationale (CPI), le boycottage d'Israël et une campagne pour l'imposition de sanctions contre l'occupation israélienne ». La riposte est conçue comme « une réponse adéquate » apportée par les 80 participants, sur les 110 membres du Conseil central de l'OLP, aux violations incessantes, par l'occupant, de la légalité internationale, à l'accélération du programme de colonisation illégale dans les territoires occupés et au chantage financier exercé sur la population palestinienne privée de son droit de disposer des recettes dues aux taxes (120 millions de dollars/mois) destinées au paiement des 180.000 fonctionnaires et à la gestion des affaires courantes. Fondamentalement, elle s'inscrit dans la résistance palestinienne au néo-apartheid frappé du sceau de l'impunité internationale et du diktat imposé y compris à son parrain, comme le montrent les bravades incessantes lancées contre Washington. Un néo-apartheid antinomique avec les idéaux de paix, de justice et de dignité humaine écrasant sous les tonnes de bombes Ghaza et les pelleteuses de la Cisjordanie et El Qods. Il est donc du droit imprescriptible palestinien de tourner le dos à un processus de négociation alibi qui tend en fait à consolider la dépossession et une colonisation anachronique.