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« Il faut éviter la manipulation de l'opinion publique » Le bâtonnier d'Alger réagit aux propos de l'ex-avocat de Mohamed Meziane à propos de l'affaire Sonatrach
L'affaire opposant le bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Selini, à l'ex-avocat de l'ancien Pdg de Sonatrach, Me Mohcène Amara, a pris une nouvelle tournure. A quelques jours de l'ouverture du procès, Me Selini a accusé ce dernier d'être « un repris de justice qui n'a pas la qualité d'avocat ». Commentant la dernière sortie médiatique de Me Mohcène Amara qui a tenté d'innocenter le principal accusé dans l'affaire Sonatrach, en l'occurrence Mohamed Meziane, le bâtonnier d'Alger a estimé que la défense n'a pas le droit d'influencer la justice et que la divulgation du secret de l'enquête est un délit de qualification criminelle. « On n'a pas le droit de tromper ni de manipuler l'opinion publique, celui qui a détourné les deniers publics et l'argent du peuple doit être condamné par la justice. Il y a eu détournement d'une centaine de millions de dollars, et ce n'était pas sans contrepartie », a souligné Me Selini lors d'un point de presse organisé à la cour d'Alger. Le bâtonnier a estimé que les propos de Me Amara Mohcéne, notamment sur l'affaire Sonatrach, « discréditent l'Algérie et la justice algérienne », précisant que Me Amara n'a plus la qualité d'avocat « en raison de la décision de suspension prise par des institutions juridiques ». Il a rappelé, en ce sens, que la Cour suprême a réduit la sanction à l'égard du mis en cause à une année de suspension de ses fonctions. Le conférencier a fait savoir que la famille de l'ex-Pdg de Sonatrach, Mohamed Meziane, a annulé la procuration et a même déposé une plainte contre lui auprès du conseil des avocats d'Alger, pour ses dernières déclarations à la presse sur cette affaire, alors qu'il n'est plus l'avocat de l'accusé principal. Le bâtonnier d'Alger est longuement revenu sur les motifs de la suspension de'Amara, qui fait l'objet de six plaintes déposées contre lui par des justiciables. Me Selini a présenté un dossier où le mis en cause est poursuivi pour avoir « détourné » une somme de 110 millions de centimes appartenant à un de ses clients qu'il devait défendre alors qu'il était suspendu de ses fonctions. Il est également poursuivi dans 19 dossiers disciplinaires. Plus grave, le bâtonnier d'Alger a révélé que l'avocat en cause est « un repris de justice » qui a été déjà condamné à la prison ferme par la justice militaire pour escroquerie, usurpation de fonction et atteinte au président de la République et pour coups et blessures volontaires (CBV). Des membres du Conseil des avocats ont aussi déposé des plaintes contre lui pour injures et menaces. Pourquoi le bâtonnat d'Alger a décidé de réagir maintenant ? « Parce que l'avocat Amara s'est attaqué aux institutions souveraines de l'Etat, à la justice et à la Sûreté nationale. Il s'est prononcé sur l'affaire Sonatrach en divulguant des secrets du dossier, c'est inadmissible », a-t-il soutenu. Interrogé sur l'émission d'un mandat d'arrêt international contre l'ex-ministre de l'Energie et des Mines, Me Selini a précisé que ce mandat doit faire l'objet d'un débat juridique animé par des institutions juridiques spécialisées. « Les ministre, les wali et les hauts responsables sont soumis à la Cour suprême quand ils sont en fonction et en poste, mais Chakib Khelil n'était plus ministre quand la procédure a été entamée », a-t-il expliqué. Par ailleurs, le bâtonnier a révélé que six avocats ont été suspendus durant les trois derniers mois et « ont été soumis à la décision prise par le conseil disciplinaire ». Le bâtonnat d'Alger compte 8.600 avocats et est classé comme le plus important dans le monde.