Le bâtonnier d'Alger sera incessamment destinataire d'une convocation émanant du bâtonnier national dans laquelle il lui sera signifié le transfert de la plainte émise à son encontre par Me Boudiaf au bâtonnat de Boumerdès auprès duquel il devra répondre des griefs qui lui sont reprochés. Il convient de préciser que ce fait unique en son genre, conforme aux lois de la République, aux règlements et articles stipulant substantiellement que «si un bâtonnier est poursuivi par un avocat, le traitement du litige doit être pris en charge par le bâtonnat le plus proche» et ce, pour éviter tout quiproquo, a été décidé, pour la première fois, par le bâtonnier national Me Lenouar Mustapha. Il est à rappeler que Me Boudiaf Mustapha qui a fait l'objet d'une suspension arbitraire, de surcroît non avalisée par le Conseil de l'Ordre des avocats, a introduit une plainte le 7 septembre 2011 contre Me Sellini. Les copies de cette plainte ont étés expédiées au ministre de la Justice et au bâtonnier national, dans lesquelles Me Boudiaf accuse le bâtonnier, Me Sellini«d'avoir fait preuve d'iniquité dans le traitement d'un litige l'opposant à une cliente au sujet des honoraires et lui reproche d'avoir bafoué les principes de déontologie et d'éthique professionnelles en invitant cette cliente «à assister à la réunion du Conseil de l'Ordre». Cette réunion aurait été marquée par un incident provoqué par la dame en question qui se serait permis de proférer des insultes et des menaces à l'encontre des avocats présents «sans susciter pour autant la réaction du bâtonnier, mais de plusieurs autres avocats présents (incident avéré par une déclaration sur l'honneur rédigée par un ancien bâtonnier présent)». Dans cette plainte, il est reproché au bâtonnier d'Alger «d'avoir versé dans la corruption, l'abus de pouvoir, le trafic d'influence et le recours à des manœuvres attentatoires à dessein de satisfaire une cliente peu commune» et en «s'autoproclamant juge et partie». Après lecture de la plainte et prenant conscience de la gravité des accusations émises par Me Boudiaf et de la violation du règlement régissant la corporation, le bâtonnier national, Me Lenouar a jugé utile de transmettre cette affaire au niveau du bâtonnat de Boumerdès conformément à l'article 48 de la loi 04-91 portant organisation de la profession d'avocat. Tout porte à croire que cette décision sera suivie par d'autres qui concerneront des avocats ayant fait les frais des «pratiques non conformes et iniques employées par Me Sellini». Hormis les multiples suspensions infligées arbitrairement à des avocats, le bâtonnier se serait arrogé le droit de radier des avocats sans «raisons apparentes justifiant cette sanction extrêmement préjudiciable». C'est ainsi que le 8 août de cette année et à l'issue de la tenue des commissions de discipline, le bâtonnier d'Alger a procédé à la radiation de Me Amara Mohcene et Me Djellal Med Seghir. Durant la même période, Me Benbraham Fatma Zohra qui, selon elle, «fit les frais d'une machination ourdie contre elle par une avocate» a été condamnée à 2 années de prison avec sursis. Les trois avocats ont introduit des appels à la commission nationale située au niveau de la Cour suprême convoitant l'annulation des sanctions décidées contre eux. Par ailleurs, et selon une source bien informée, Me Ferdi Boussaâd, radié du corps suite «aux manœuvres du bâtonnier, s'apprêterait à introduire une plainte contre Me Sellini». Il est une certitude que l'initiative prise par le responsable de l'Union nationale des barreaux algériens à l'encontre du cas de Me Boudiaf suscitera un sentiment de soulagement au sein de la corporation des avocats, notamment ceux exerçant à Alger où le nombre est supérieur à celui recensé au niveau des 13 bâtonnats existant sur le territoire national.