En Algérie, le nombre de cancéreux ne cesse d'augmenter. Alors qu'en 1990 l'incidence de cette maladie atteignait les 80 cas pour 100.000 habitants, elle a grimpé à 130 en 2010. En 2013, 50.000 nouveaux cas ont été recensés. Selon le Pr Mokhtar Hamdi Cherif, responsable du registre du cancer de la wilaya de Sétif, un tiers seulement des cancers, au niveau national, est diagnostiqué à un stade précoce. En outre, près de 40% des patients n'étaient pas retrouvés dans le circuit thérapeutique et seul 1/3 des malades bénéficiait d'un protocole thérapeutique complet. En outre, « le délai moyen d'attente pour une cure de radiothérapie est de six mois », affirme-t-il. Afin d'améliorer la prise en charge des cancéreux, le nouveau plan national anti-cancer a été présenté par le directeur de la santé de la wilaya de Sétif. Le plan contient 8 axes stratégiques dont l'amélioration de la prévention contre les facteurs de risques dont la réduction du tabagisme, la protection des non fumeurs exposés à la fumée en lançant une campagne de sensibilisation et en développant un programme national de communication sur le tabagisme au niveau des établissements scolaires et universitaires, la réduction de l'accessibilité aux produits tabagiques, l'interdiction de toute forme de publicité sur le tabac et toute promotion ou parrainage d'activités par des opérateurs du tabac. La deuxième partie du plan est basée sur l'amélioration du dépistage et du diagnostic de certains cancers à l'instar de celui du sein (500 nouveaux cas sont diagnostiqués à Sétif par an), pour augmenter les chances de réussite du traitement. Il s'agit aussi de redynamiser le traitement, d'organiser l'orientation, l'accompagnement et le suivi du patient, de développer le système d'information et de communication sur les cancers, de renforcer la formation et la recherche et les capacités de financement de la prise en charge des cancéreux. Autres objectifs : la réduction de la mortalité des patients, la nécessité d'une approche intersectorielle et interdisciplinaire, le respect du patient depuis l'annonce du diagnostic aux soins palliatifs ainsi que sa prise en charge. La formation occupe aussi une place importante. D'ailleurs, une première session a débuté le 15 mars au niveau de l'Institut national de formation supérieure paramédicale de Sétif. Des médecins généralistes venus de 5 wilayas (Sétif, Bejaia, Jijel, Bordj Bou Arréridj et Msila) seront formés par des spécialistes en chimiothérapie, radiothérapie et en santé préventive. Elle est la première d'une série de 8 sessions qui auront lieu chaque mois jusqu'en décembre. Elle touchera 30 médecins.