« L'Algérie dispose d'un stock de 300.000 tonnes de poisson bleu dont nous puisons le tiers, soit 100.000 tonnes par an. L'objectif est d'arriver à une offre de 200.000 tonnes à l'horizon 2019-2020 », a déclaré, hier, à Alger, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, au forum de Liberté. Le plan de développement des filières de la pêche et de l'aquaculture s'inscrit justement dans cette perspective avec les multiples projets programmés dans les différents métiers de la pêche, au titre du plan quinquennal. La consommation était de 140.000 tonnes en 2014. La demande évolue plus rapidement que l'offre ; ce qui pose le problème du déficit, et par conséquent la cherté de ce produit. Cette insuffisance de l'offre sera, néanmoins, comblée ou du moins réduite avec la vingtaine de projets aquacoles actuellement en cours de réalisation dans différentes régions du pays, afin d'améliorer le niveau de consommation, surtout quand on sait que la demande et les habitudes alimentaires des citoyens, sont centrés sur le poisson frais. Concernant le prix élevé du poisson et particulièrement de la sardine, le ministre a expliqué que le prix économique est lié à plusieurs paramètres, dont les investissements en amont et en aval, avant sa mise sur le marché. La période de repos biologique n'est pas une référence concernant les prix, selon Ferroukhi. Donnant l'exemple de l'Espagne, dont la consommation moyenne de poisson tourne autour de 125 kg/an et par habitant, il précisera que les deux tiers du produit sont importés sous différentes formes. Un pays qui a choisi le modèle importateur pour satisfaire la demande, d'après le ministre. « Nous espérons dans les cinq prochaines années, développer les fermes d'aquaculture pour en avoir au moins 40 fonctionnelles qui produisent à des périodes différentes », dira-t-il. Selon le ministre, actuellement, des fermes produisent du poisson, mais qu'on ne trouve pas dans tous les marchés, parce qu'elles n'ont pas la dimension à même de couvrir une large consommation. La cherté du poisson est également tributaire des problèmes liés aux circuits de commercialisation, d'où la nécessité de restructurer et d'organiser le marché. Pour Ferroukhi, les intermédiaires et les acteurs inutiles dans les circuits de commercialisation génèrent une augmentation des prix de manière excessive. Selon une enquête, première du genre, réalisée en 2013, il existe 50.000 marins pêcheurs, dont l'âge moyen est de 40 ans, 63% sont issus de familles de pêcheurs et 65% ont exprimé le souhait de continuer l'activité. 70% ont un niveau d'instruction moyen et secondaire et pour 90% de ces professionnels, la pêche constitue leur seul revenu. Aussi, 70% des mandataires le sont par expérience, 52% ne disposent pas de registre du commerce. Ces indicateurs sont utiles pour l'organisation du secteur de la pêche, d'après son premier responsable. Le ministre a dévoilé, à l'occasion, le programme d'investissement privé et public de son secteur à l'horizon 2020 et la mise en place d'une charte des professionnels, l'amélioration des infrastructures aéroportuaires, la réintroduction de la pêche artisanale, la préservation de la ressource halieutique en introduisant dans la nouvelle loi de la pêche de nouveaux concepts comme la pêche responsable. Concernant le contrôle de la pêche, les gardes-côtes assurent cette fonction, tandis que les inspecteurs viennent renforcer, selon le ministre, l'autorité maritime par le contrôle vétérinaire, le commerce...