Les députés n'ont pas mâché leurs mots pour dire ce qu'ils pensent du système éducatif et de la situation de l'école publique, notamment après les turbulences vécues, dernièrement, par le secteur. Lors d'une journée parlementaire sous le thème « la réforme du système éducatif » organisée, hier, à Alger, par la commission de l'éducation et de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l'APN, les députés ont émis plusieurs recommandations. Le député du FLN, Brahim Boulegane a refusé d'imputer l'échec des réformes éducatives uniquement à la grève des syndicats. Pour lui, le système éducatif doit être débattu d'une manière approfondie et avec tout le sérieux voulu afin de déceler les raisons de son dysfonctionnement. C'est pourquoi, il a plaidé pour la tenue d'un conseil des ministres afin de débattre de cette question. Boulegane ne s'est pas arrêté là. Il a critiqué la gestion de la grève par le département de Mme Benghberit. Il dit ne pas comprendre pourquoi la ministre a mis « un mois » pour décider finalement de satisfaire les revendications des partenaires sociaux. Youcef Khababa, député de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), a, quant à lui, déploré les conditions de scolarité des élèves. Il a indiqué que ces derniers ne sont pas mis dans les meilleures conditions pour pouvoir avoir une scolarité fructueuse en termes de résultats. Le député a fait part du manque flagrant en matière d'encadrement. Une représentante des enseignants a insisté sur la nécessaire volonté politique pour sauver l'école. « Les efforts du ministère de l'Education ne suffisent pas pour améliorer la situation de l'école. Il faut une volonté politique réelle pour y parvenir », a-t-elle lancé. D'autres élus se sont prononcés sur la grève des enseignants. Certains n'ont pas omis de demander à ce que cette question soit étudiée à la faveur de la prochaine révision de la Constitution. Ils ont réclamé des décisions fermes de la part des autorités pour préserver le droit à la scolarité des enfants, quand bien même le recours à la grève est un droit constitutionnel. Selon eux, l'école publique doit être tenue en dehors des calculs politiciens et idéologiques. Un député a carrément qualifié certains syndicalistes de « marionnettes » qui ne s'intéressent qu'à « leurs propres intérêts » sans se soucier de « l'avenir des élèves. » Et pour clôturer les travaux de cette journée, la commission de l'APN a proposé une panoplie de recommandations. Il s'agit, entre autres, de la révision du volume horaire, la généralisation du préscolaire, la formation des formateurs, la généralisation des technologies de l'information et de la communication, l'introduction de l'enseignement à distance et une meilleure organisation des cours particuliers.