Les kidnappings n'ont pas seulement des incidences sur les entrepreneurs, les investisseurs et autres commerçants. Le monde du travail pâtit aussi de ce phénomène. Une entreprise qui ferme, qui délocalise et ce sont des dizaines d'emplois qui disparaissent. Une situation devenue insoutenable pour les ménages. C'est pourquoi comme nous le dir, M. Bachir Ramdani, le secrétaire général de l'union de wilaya UGTA de Tizi-Ouzou, syndicat le plus représentatif dans le monde du travail : «Cette situation ne peut plus durer. Nos travailleurs ont besoin d'être sécurisés avec la sécurisation de leur outil de travail» et d'ajouter : «sans sécurisation de l'investissement on ne peut parler de développement de la région». Pour lui la région ne peut plus vivre dans ce climat d'insécurité «Les événements du printemps noir ont déjà porté un coup à ce développement par la délocalisation de nombreuses entreprises vers d'autres wilayas. Ces kidnappings n'ont fait qu'enfoncer davantage le clou du chômage et de la misère sociale». Pour notre interlocuteur «non seulement on délocalise mais on n'investit plus dans la wilaya et le peu d'entreprises encore en activité pourrait mettre la clé sous le paillasson et laisser dans le désarroi des centaines de travailleurs ». «Les kidnappings ont un impact néfaste en matière d'insertion et de réinsertion dans le monde du travail pour les jeunes diplômés ou ceux qui ont perdu leurs emplois», soulignera encore M. Ramdani qui pense aussi qu'on ne peut pas espérer une amélioration combien même il existe une volonté d'investissement dans la région qui dispose de nombreux atouts, «mais le nombre d'enlèvements et de rackets subis au quotidien par les entrepreneurs et commerçants de la région font que ces derniers sont dans l'obligation, et c'est légitime de leur part dès lors que c'est leur vie ou celle de leurs proches qui est menacée, de quitter les lieux ». En sa qualité de représentant des travailleurs, il soutient que la solution vient du renforcement de la sécurité dans la région « pour un ancrage durable de l'investissement et éliminer ce goulot d'étranglement qu'est le chômage endémique qui frappe tous les coins et recoins de la région ». Et de conclure : «Le travailleur a besoin de voir son outil de travail préservé par le maintien de l'activité économique et industrielle. Avec les mutations économiques de par le monde, le privé occupe une grosse part du marché du travail et si ce privé est menacé dans son intégrité physique et ses biens, il ne fera que laisser cette part pour l'offrir ailleurs. C'est ce dont nous n'avons pas besoin dans notre wilaya qui aspire à un développement durable dans la sécurité et stabilité».