Le moudjahid Mesbah Mohamed, enlevé jeudi dernier à Maâtkas, a été retrouvé assassiné. Le phénomène prend de l'ampleur. Rackets et enlèvements sont devenus légion ces derniers temps, au point où c'est devenu le nouveau casse-tête pour les services de sécurité. En l'espace d'une semaine, trois personnes ont été enlevées, dont deux seulement en l'espace de 48 heures. Le premier, un ancien moudjahid, GLD de son état, enlevé jeudi dernier à Maatkas avant d'être retrouvé mort, alors que le deuxième est un entrepreneur kidnappé avant-hier à Timezrit, dans la wilaya de Boumerdès et qui n'a pas encore donné signe de vie. Par ailleurs, un enfant de 12 ans, a été kidnappé le 22 janvier dernier dans la ville d'El Eulma dans la wilaya de Sétif avant d'être retrouvé sans vie au lieudit Benchana, dans la région de Tizi n'Bechar. Les ravisseurs qui avaient exigé une forte somme d'argent n'ont pas attendu la réponse pour exécuter l'enfant. Dans la wilaya de Tizi Ouzou où le phénomène prend des proportions alarmantes, la localité d'Aït Ahmed dans la commune de Maâtkas, était, hier en plein émoi. Le moudjahid et GLD, Mesbah Mohamed enlevé, jeudi dernier, a été retrouvé assassiné. Le corps de la victime, ligoté et lardé de coups de couteau, a été retrouvé par la population non loin du village. Son avoir, une gosse somme d'argent, retirée selon des sources, le matin même de la journée du jeudi d'une banque à Tizi Ouzou a, également, disparu. Le crime est ainsi signé et tout le monde parle de crime crapuleux, d'ailleurs, un suspect, serait selon nos sources, actuellement interrogé par les services de sécurité. Le défunt, âgé d'environ 65 ans, était bien respecté et très connu dans la région. Il laisse derrière lui une veuve et trois enfants fort heureusement tous adultes. Hier, le corps du défunt était ramené au CHU de Tizi Ouzou pour l'autopsie d'usage. A noter que la veille, dimanche dernier aux environs de 18 heures, un entrepreneur a été enlevé sur la route reliant la localité d'Afir Azazna près de Timezrit à la ville des Issers (Boumerdès.) Selon nos sources, des terroristes, en nombre indéterminé, ont dressé un faux barrage. après avoir contrôlé tous les véhicules, les terroristes qui apparemment ont reconnu un entrepreneur et, après avoir racketté les voyageurs et les automobilistes, ont, finalement relâché tout le monde mis à part l'entrepreneur. Les assaillants ont laissé, sur place, le fils de cet entrepreneur, un garçon âgé à peine d'une dizaine d'années. Une opération de recherches a été tout de suite après, déclenchée par les forces de l'ordre. L'entrepreneur possède de nombreux chantiers et fait partie de la Sarl Turral, société exploitant la carrière de tuf de la région de Mkiria. Rappelons que l'été dernier, un autre entrepreneur a été enlevé dans la région d'Aït Yahia Moussa. Ce dernier a été libéré près de la région de Naciria presque un mois et demi après son enlèvement et après paiement d'une rançon qu'on dit avoisinant les 5 millions de dinars. Une dizaine de kidnappings attribués au terrorisme en Kabylie tels celui ayant visé le frère et gérant de la société Etrfb Haddad entre Fréha et son domicile à Azeffoun, puis celui du gardien de prisonniers Morsli Mohamed, enlevé lors du réveillon 2005 avec le patron du bar, libéré, lui, après paiement d'une forte rançon, ensuite trois commerçants de la région de Maâtkas, enlevés et libérés après paiement d'une rançon sans oublier le fils d'un industriel installé à Draâ Ben Khedda, lui aussi libéré après paiement d'une rançon, alors que, l'été dernier, le gérant d'un hôtel, sis à Boudjima a été également kidnappé et libéré après paiement d'une rançon. Sans compter le cas d'un crime crapuleux d'un adolescent à Souk El Tenine pour une histoire d'héritage semble-t-il et enfin, ce citoyen de Berkoukas dans la commune de Maâtkas, enlevé sans doute par erreur et libéré par la suite quand les ravisseurs se sont aperçus de leur erreur. Les enlèvements se terminant avec des versements de rançons sont généralement attribués aux éléments terroristes, mais il semble bien que des complicités avec le banditisme ont permis aux terroristes d'opérer en toute «connaissance de cause». Il faut dire que la Kabylie a vécu des moments difficiles d'abord avec l'apparition de la donne de la violence islamiste ensuite avec les événements du Printemps noir et son corollaire le désinvestissement, ensuite la délocalisation et finalement une totale paralysie des brigades de gendarmerie durant un long moment. L'apparition de la violence terroriste a donné des idées aux mauvais garçons et de nombreux coups de main montés par des voleurs et autres criminels de tout acabit ont été attribués aux terroristes. Avec le retour de la sécurité grâce aux actions des forces de sécurité et notamment de l'ANP et de la police, la Bmpj, la Kabylie recommence à respirer et certainement que dans les communes jusque-là pratiquement laissées sans défense, mis à part l'existence des GLD, lesquels, il faut le souligner, ne sont guère formés pour assurer un service de police, commencent à respirer et à entrevoir un certain avenir.