Le Haut-Commissariat à l'amazighité réalisera un dictionnaire des racines berbères communes dès la fin de ses rencontres et sorties scientifiques à travers le pays, nous apprend le consultant du HCA, Mustapha Benkhamou. « Pus de quarante étudiants-chercheurs relevant des universités de Bejaïa, Batna, Tizi Ouzou et Bouira, encadrés par des spécialistes en linguistique et en anthropologie, sillonneront l'Algérie », affirme-t-il. Dès hier, cette équipe subdivisée en cinq sous-groupes a entamé son expédition. Elle visitera, à Tlemcen, Lalla Setti, Beni Boussaïd, Beni Ouarsous, Msirda, Marsa Ben Mhidi, Beni Bahdel et Azaïl. Le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, leur a assigné quelques objectifs. Parmi eux, la collecte, la sauvegarde, l'exploitation du patrimoine immatériel local et des aspects liés à la langue tamazight dans sa variante et à la vie au quotidien, totalement imprégnée de la tradition et de l'imaginaire amazighs. « La commémoration dans la région de Tlemcen du nouvel an berbère (Yennayer) en est la parfaite illustration », dit-il. Selon Benkhamou, lors des premières enquêtes, il a été recensé plus de 6.000 mots amazighs dans la région de Chlef et près de 800 mots à Bechar. Deux étudiants, Mlle Hachemi et Ayad Hicham, ont noté que Tlemcen demeure attachée à cette dynastie berbère. Appelée aussi Zianides, elle s'est attelée du XIIIe au XVIe siècle dans des conditions historiques, particulièrement difficiles, à maintenir, sous son obédience, le Maghreb central des rives de la Moulouya à la Kabylie centrale. « Nous tenterons d'aller partout, y compris dans les foyers, pour relever ce que nos ancêtres ont laissé et Tlemcen est riche dans le domaine amazigh depuis l'arrivée du roi Chechnak en 950 avant Jésus-Christ », nous ont-ils déclaré. Dans un message du SG du HCA, lu par le chercheur Ziri, en présence des autorités locales, il a été mis en exergue l'importance du patrimoine immatériel amazigh. « Le programme consiste à entamer le recueil, la sauvegarde puis l'exploitation du patrimoine immatériel local, voire les aspects liés à la langue amazigh ». Le HCA a montré l'intérêt qu'il porte aux questions de toponymie, de patrimoine et d'onomastique en général grâce à l'organisation d'enquêtes sur terrain qui ont ciblé plusieurs régions du pays. « Il est temps de s'occuper des aspects de notre patrimoine encore visibles sur le terrain et de s'investir scientifiquement dans la constitution des différents corpus », indique Assad. Le HCA compte organiser, au courant de cette année, « au moins deux sorties par trimestre dans plusieurs régions du pays, telles que Ouargla, Béchar, Djanet-Illizi, Adrar-Tabelbala, Chlef, Aïn Defla et Jijel-Mila ».