Dans sa lutte contre le terrorisme, l'Algérie s'appuie sur plusieurs leviers. La lutte antiterroriste ne se réduit pas seulement aux combats mais recouvre un éventail de mesures qui embrassent autant le contrôle des capitaux que la collecte de renseignements. Outre le combat sur le terrain, l'échange de renseignements et d'expérience avec ses partenaires, l'encouragement du dialogue des cultures et civilisations, elle développe une autre stratégie de défense. Celle-ci est susceptible notamment d'affaiblir les groupes terroristes. Il s'agit de son refus ferme de payer les rançons pour libérer des otages. Devenu la hantise de plusieurs pays dont les ressortissants ont été enlevés ces dernières années, ce chantage n'a pas fait plier notre pays. Son attachement au refus du paiement des rançons est devenu l'exemple même d'une détermination sans faille. Le président de la République dans de multiples interventions dont la dernière au sommet de Tripoli avait souhaité un dialogue entre l'Afrique et L'Europe «qui ont tout à gagner d'initiatives conjointes pour développer les échanges d'informations, démanteler les bases arrières du terrorisme, en tarir toutes les sources de financement, y compris les paiements de rançons». M. Belkhadem qui a pris part jeudi à la conférence de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) dans la capitale kazakhe, vient de rappeler les mobiles de cette démarche qui, selon lui, visent à «tarir les sources de financement du terrorisme». Désormais, les groupes terroristes encore en activité ont recours aux ressources du trafic de drogue et surtout aux rançons payées en monnaie forte pour procéder aux achats d'armes et au recrutement. Dans des zones de précarité sociale et économique comme c'est le cas au Sahel, ne pas résister au diktat est une perche tendue aux terroristes qui trouvent ainsi les moyens de se renforcer et de devenir plus dangereux. L'Algérie veut donner l'exemple et certains pays engagés dans cette confrontation frontale avec les réseaux terroristes à l'image des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, se retrouvent sur la même longueur d'ondes. Aussi, les responsables algériens poursuivent leurs efforts de sensibilisation et plaident pour l'adoption d'un instrument juridique international pénalisant le versement de contreparties financières aux terroristes en échange de la libération d'otages», a indiqué M. Belkhadem dans son discours. M. Rezzag-Barra, conseiller du président de la République qui gère de près le dossier de la coordination des efforts entre l'Algérie et ses partenaires, avait explicité au courant de la semaine dernière cette doctrine qui suscite l'appui de grands pays. Il a affirmé, à ce propos, que «nos partenaires majeurs comme la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont parfaitement conscients de la justesse de cette position tout comme nos partenaires régionaux comme l'Union africaine». Engagée depuis une vingtaine d'années contre ce fléau dont elle a fini par connaître les manifestations, l'Algérie a développé une doctrine de lutte multiforme contre une menace globale dont elle a fini par saisir les contours mieux que nul autre pays.