La plupart des pays, à leur tête les Etats-Unis d'Amérique, engagés dans un combat à mort contre le terrorisme, ont toujours reconnu le rôle d'avant-garde de l'Algérie dans la lutte contre ce fléau du vingtième siècle. A un haut niveau, ils ont toujours affiché une gratitude et érigé l'expérience algérienne en modèle à suivre. A tout le moins, une source d'inspiration. Grâce à la mobilisation de son peuple et de ses forces de sécurité, notre pays a pu contenir un mouvement qui avait pris les allures d'une insurrection à large échelle. Aujourd'hui, l'Algérie n'est plus dans l'œil du cyclone et le terrorisme frappe avec sauvagerie dans d'autres contrées. Elle n'est plus en rouge dans la cartographie du terrorisme et renoue avec la sérénité. La lutte contre le terrorisme n'est plus en haut de l'échelle de ses priorités. Il n'y a pas si longtemps, dirigeants politiques, experts louaient cette résistance algérienne donnée comme exemple. D'aucuns ont ainsi reconnu que l'aéroport d'Alger est l'un des plus sûrs au monde et l'Algérie a été associée à la mise en place des dispositifs de lutte contre les agissements de la nébuleuse al Qaïda dans la région du Sahel. Un pivot indispensable en matière de collecte de renseignements ou d'action. Cette reconnaissance contraste singulièrement avec les mesures qui viennent d'être prises en matière de transport aérien. Après l'attentat avorté contre l'avion reliant Amsterdam à Detroit, l'Algérie figure sur la liste des pays dont les voyageurs seront soumis à des contrôles plus sévères. Les ressortissants de 14 pays de même que les passagers y ayant transité seront soumis à une palpation corporelle et à une fouille de leurs bagages à main. Il est nécessaire de rappeler que l'Algérie, qui a payé un prix exorbitant pour défaire les réseaux terroristes, n'a jamais lésiné sur les moyens pour en venir à bout. Elle n'a jamais fait preuve d'une quelconque complaisance mais elle a toujours mené une lutte sur les plans militaire et politique. Comment expliquer cette attitude pour le moins inamicale d'Etats qui jettent à nouveau la suscipion et le doute sur cette volonté d'extirpation du mal ? Les experts et les gouvernants ont depuis longtemps attribué un caractère transnational à l'action terroriste. La ligne de fracture n'est plus entre les musulmans qui pour la majorité ne se reconnaissent pas dans cette perversion de la religion et une chimérique «Dar El Harb». Dans beaucoup d'attentats, les coupables sont des citoyens des pays et ne venaient pas de l'extérieur. Certes, ceux-là font l'objet d'une autre surveillance. Pour autant, des mesures aussi équivoques n'auront pour effet que de renforcer les sentiments d'anti-américanisme dans le monde musulman qui se sent injustement stigmatisé. Peut-on encore parler d'effort collectif à mener ?