Photo : Slimene S.A. Les prix des voitures d'occasion ne connaissent pas de fléchissement. Paradoxe : la baisse de la demande, conjuguée à une hausse des prix des véhicules neufs, font augmenter régulièrement la valeur du «vieux». Cette tendance est d'ailleurs observable dans les marchés hebdomadaires des véhicules. Et l'hiver, période durant laquelle les prix connaissent généralement une baisse par rapport à l'été, n'a plus de prise sur cette envolée. A Boufarik, le marché des véhicules est engorgé dès le petit matin. Les agents de surveillance annoncent que plus de 400 voitures y ont accédé. Faute de place, certaines ont été garées dans la partie véhicules utilitaires. Ici, c'est la petite voiture asiatique qui a le vent en poupe. Une Hyundai Atos 2005 toutes options a été cédée à 60 millions de centimes, alors que la KIA Picanto, de la même année, s'affiche à 63 millions. Face à ces envolées, rares sont les voitures qui trouvent acquéreur. Les visiteurs qui sont parfois surpris par cette majoration des prix préfèrent faire plusieurs tours avant de s'engager dans le marchandage. «Je suis vraiment étonné par la hausse des prix. Le propriétaire d'une Suzuki Alto, année 87, avec quelques options refuse de la céder à 57 millions de centimes. «C'est insensé et illogique. Je préfère ajouter quelques millions et acheter quelque chose de neuf», s'insurge ce fonctionnaire venu de la ville d'El-Affroun pour éventuellement acheter une voiture. Devant une Atos 2003, GLS, quelques personnes ouvrent le bal du marchandage. En quelques minutes, l'attroupement s'épaissit. «Ils m'ont donné 43 millions de centimes», annonce le propriétaire de la voiture. Le chiffre allége rapidement le nombre de curieux. N'empêche, les marques françaises et asiatiques attirent de plus en plus les personnes du fait de leurs prix qui restent relativement bas comparativement aux voitures allemandes comme cette Polo année 2003, toutes options, dont le propriétaire demande plus que les 62 millions de centimes proposés. Les voitures japonaises avec la marque Toyota ont également la cote. Une Yaris, 2003, a atteint les 62 millions de centimes alors que la Corolla, année 2005, atteint 91 millions sans que son propriétaire daigne la céder. Il faut aller du côté des «françaises» pour sentir une légère nuance dans les valeurs. A titre d'exemple, une Clio Classic année 2007, sans option, atteint le prix de 78 millions de centimes alors qu'une Clio deux portes année 2001, avec quelques options, s'affiche à 52 millions. Son propriétaire refuse de la céder à ce prix. Cette flambée des prix n'est pas du goût des revendeurs qui s'échinent à trouver la perle rare : un véhicule de bonne facture mais à un prix raisonnable. Autant dire chercher une aiguille dans une botte de foin. «Aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup de personnes qui peuvent se payer cash une voiture neuve chez le concessionnaire. L'annulation des crédits à l'achat de véhicules a creusé davantage l'écart entre les classes de la société. Et si les crédits bancaires étaient destinés beaucoup plus à la classe moyenne, aujourd'hui cette classe rode dans les marchés des voitures d'occasion pour pouvoir s'offrir une voiture usée après avoir passé des années à amasser de l'argent», explique Abdelkader B., un revendeur de voitures d'occasion au marché de Boufarik.