Jamais le commun des citoyens ne s'est sérieusement intéressé à la loi de finances complémentaire comme il le fait ces derniers jours. La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre. La nouvelle loi de finances complémentaire 2009 interdit aux banques d'octroyer, entre autres, des crédits automobiles aux particuliers. Les citoyens qui nourrissaient de grands espoirs d'acquérir une voiture neuve grâce à un crédit bancaire ont été pris au dépourvu par cette mesure pour le moins inattendue. La ruée vers les marchés de véhicules d'occasion a commencé dès le début de cette semaine. Nombreux se sont précipités sur les marchés de véhicules d'occasion pour acquérir un teuf-teuf à n'importe quel prix. Les Algériens qui préféraient il y a à peine quelques jours acheter du neuf devront désormais revoir leurs ambitions et se contenter d'un véhicule d'occasion en attendant des jours meilleurs. Les acheteurs ne manquent pas ces dernières semaines en dépit des prix affichés jugés excessifs même par les courtiers. 50 millions de centimes, voire plus, pour un tacot. La Peugeot 106, la Saxo de Citroën ou la Clio sont les plus prisées par les Algériens. Les acheteurs ne se font pas prier. Mais pour un marché de véhicules d'occasion, dénicher la bonne affaire est une tâche des plus ardues. Au marché des véhicules d'occasion, improvisé près de l'hippodrome de Saint-Eugène, les courtiers sont intraitables. Les prix des voitures d'occasion qui ne cessent de flamber ces dernières années se sont embrasés. Cette dernière hausse des prix des tacots tourne autour de 10 à 20%. Les prix connaissaient déjà des hausses douloureusement élevées sous l'effet conjugué de l'interdiction depuis fin septembre 2005 de l'importation des véhicules de moins de trois ans et la promulgation plus récente en 2008 de la «nouvelle» taxe sur les voitures neuves. La dernière mesure annoncée dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 concernant l'interdiction faite aux banques d'octroyer des crédits automobiles aux particuliers a été le coup de trop. Selon des courtiers, depuis une année la flambée des prix des voitures de gamme moyenne se chiffre en une dizaine de millions de centimes. Les voitures de petites cylindrée à l'instar de la Saxo de Citroën ou la Clio de Renault sont les plus touchées par cette hausse. Une Saxo, année 2002, est proposée à... 61 millions de centimes, un prix fort pour une petite cylindrée. «La Saxo est une voiture robuste. En outre, ses pièces de rechange sont disponibles à des prix accessibles», justifie ce courtier. Cette Clio année 2002 est proposée à partir de 52 millions de centimes. Son prix peut facilement atteindre les 58 millions de centimes. La Peugeot 106 voit également son prix sauter au-delà de la barre psychologique des 50 millions de centimes. «C'est des voitures sûres qui se vendent très bien sur le marché. La hausse des prix va toucher surtout les petites cylindrées», confie ce connaisseur du marché. Autre cause de cette flambée, nombreux particuliers préfèrent temporiser pour vendre leurs voitures. «On m'a donné 56 millions de centimes pour ma Clio diesel année 2001. Il y a quelques semaines c'était un bon prix, mais avec les dernières évolutions du marché, je préfère finalement garder ma voiture», nous déclare ce jeune courtier. Certains malheureux qui avaient décidé de vendre leurs véhicules la semaine dernière l'ont vraiment regretté. «Mon frère a fait le mauvais choix. Il a vendu sa Clio il y a quelques semaines pour une somme assez intéressante. Après cette flambée, il n'arrive pas à trouver avec 53 millions de centimes une petite cylindrée en bon état», regrette ce jeune homme. En réalité la flambée des prix avait commencé il y a deux semaines après la circulation de rumeurs sur une entrée en vigueur d'une autre nouvelle taxe sur les véhicules neufs. Finalement la nouvelle taxe a touché seulement les véhicules utilitaires de grosse cylindrée (10 chevaux et plus), mais le mal a été malheureusement déjà fait.