Dans un communiqué rendu public, jeudi dernier, à Bamako, la médiation élargie demande une réunion d'urgence de la Commission technique mixte de sécurité, et ce, pour prendre les mesures devant assurer le respect des engagements pour la paix et favoriser l'instauration d'un climat propice à l'aboutissement dans les meilleures conditions du processus de paraphe et de signature de l'accord de paix. Se déclarant « extrêmement préoccupée par le climat de tension et d'insécurité qui prévaut dans ces zones », elle rappelle à toutes les parties concernées leur engagement pour la paix et la nécessité de respecter l'accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014, la déclaration de cessation des hostilités signée à Alger le 24 juillet 2014 et la déclaration signée dans la même ville le 19 février dernier. Elle demande aussi la cessation immédiate de tout acte d'hostilité, de harcèlement et de violence pouvant nuire au renforcement de la confiance entre les parties. La Mission de l'ONU au Mali, dont le chef, Mongi Hamdi, se dit préoccupé par la situation, est appelée, quant à elle, à prendre les mesures nécessaires pour protéger les populations et à faire cesser au plus vite cette spirale de tensions très inquiétante. A Bamako, certains commencent à se demander si la signature de l'accord de paix par les groupes armés présents au nord du pays pour le 15 mai prochain serait effectif après les combats qui ont opposé mercredi dernier, à Léré, près de la frontière mauritanienne, quelques heures après une attaque surprise à Goundam au cours de laquelle deux militaires et un enfant ont été tués, des rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad et l'armée malienne. Selon le ministère de la Défense, ces combats, qui pourraient « faire péricliter le processus de paix en cours », ont fait « 9 morts, 6 blessés, 6 otages » pour l'armée et « 10 morts et 16 blessés », côté ennemi. La CMA (Coordination des mouvements de l'Azawad), qui n'a pas encore paraphé l'accord d'Alger, a incriminé, mardi dernier, l'armée malienne et le groupe d'autodéfense Gatia. Selon elle, il ne lui reste « d'autre choix que celui d'user de son droit à l'exercice de la légitime défense pour protéger les populations civiles, ses hommes et ses positions ». Des accusations rejetées par le gouvernement qui a assuré lundi soir avoir appris « avec une grande surprise et une forte préoccupation » les affrontements dans cette ville. Autre signe de l'insécurité qui s'accroît au Mali malgré la présence de 10.000 Casques bleus, deux femmes ont été tuées, jeudi dernier, dans l'explosion d'une mine au passage de leur voiture près de la ville de Gossi. « Les groupes engagés sur le terrain portent une lourde responsabilité », a souligné, jeudi dernier, Mongi Hamdi. L'ONU et les Etats-Unis exhortent le gouvernement et les groupes armés à arrêter les violences et à retourner sur leurs positions fixées par les accords de cessez-le-feu.