Des contingents de la coalition arabe ont été déployés, hier, à Aden, la grande ville du sud du Yémen, pour appuyer les forces saoudiennes et autres qui affrontent les rebelles chiites houthis et les soldats fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh, a rapporté Aden al Ghad, un quotidien local réputé proche des séparatistes du sud du pays qui demandent la restauration du Yémen du Sud, fusionné en 1990 avec le Yémen du Nord. Selon l'un des chefs de la « résistance populaire » cité par ce quotidien, les soldats fraîchement arrivés, en majorité d'origine yéménite, appartenant aux forces armées de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, vont aider les combattants locaux à faire face aux Houthis et aux fidèles au président Abdallah Saleh. L'Arabie saoudite, qui a lancé le 26 mars des raids aériens pour freiner l'avancée des rebelles chiites, nie toute présence de ses troupes au sol. « Je peux assurer qu'il n'y a eu aucun débarquement des forces de la coalition à Aden », a affirmé à la chaîne El-Ekhbariya, le porte-parole de la coalition, le général de brigade saoudien Ahmed al-Assiri. Précision du Saoudien, qui estime qu'« il n'est pas dans l'intérêt de la sécurité des opérations et de ceux qui les mènent de donner des précisions », la coalition garde « ouvertes toutes les options pour soutenir la résistance et obtenir des résultats positifs sur le terrain ». La situation qui prévaut au Yémen inquiète la communauté internationale. Les Nations unies mettent en garde contre un effondrement du pays dans les jours qui viennent. L'Iran, qui considère la sécurité du Yémen, comme la sécurité de la région, est la sienne, hausse le ton. Il dénonce les « actions aventuristes » de la coalition arabe qui est accusée par Human Rights Watch d'avoir fait usage de munitions à fragmentation fournies par les Etats-Unis. « Il est temps que ces actions aventuristes cessent et que tout le monde pense à la sécurité régionale et joue un rôle constructif », a déclaré son vice-ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, appelant à un dialogue interyéménite dans un lieu accepté par toutes les parties et sans ingérence étrangère. Les Etats-Unis, qui observent la tension entre Téhéran et Riyad non seulement sur le Yémen, mais aussi sur la Syrie, l'Irak, le Liban et le Bahreïn, disent travailler dur pour réunir, sous les auspices de l'ONU, l'ensemble des parties yéménites.