Les handicapés algériens ont célébré leur journée internationale dans un climat de contestation mais aussi d'espérance. Ainsi la Fédération nationale des sourds d'Algérie (FNSA) a dressé un bilan peu reluisant sur l'insertion dans la vie active de cette catégorie de handicapés. Selon le président de la FNSA, Ahmed Zekhref «l'intégration et l'accès à la vie économique, sociale et politique n'ont été que de vains slogans, imprégnés de promesses de lendemains meilleurs». Il estime que «la communauté des sourds continue d'être une communauté à part, différente, à laquelle on refuse l'inclusion». Pour M. Zekhref «le manque de moyens financiers, le refus de certains groupes «nantis» d'adhérer à des campagnes de sponsoring alors que certains parents d'enfants déficients auditifs n'ont même pas de quoi s'offrir une prothèse» sont les facteurs favorisant ce malaise. Toutefois, le président de La FNSA reste optimiste avec l'adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies d'une convention relative aux droits des personnes handicapées et que l'Algérie a ratifié. Il lance également un appel aux différentes institutions pour suivre l'exemple du ministère de la justice qui a formé des greffiers de tribunaux au langage gestuel et ce pour communiquer avec cette frange de la société notamment, au niveau de la Poste, des APC, de la police, de la Gendarmerie et des banques. Les handicapés moteurs eux, se plaignent d'un problème récurrent : l'impossibilité d'accéder aux lieux publics. Rabah Kherroubi, en sait quelque chose. A la tête d'une association de handicapés moteurs de Blida, il s'est battu en vain pour permettre, entre autres, aux invalides de se mouvoir dans les lieux publics et même chez eux sans difficultés. A la fin il a jeté l'éponge. «Il n' y a eu aucun changement pour notre quotidien depuis 1980. L'inaccessibilité aux lieux et édifices publics et aux moyens de transport demeure posée », observe-t-il. L'autre difficulté que vit cette frange de la population est liée à l'exiguïté du logement. «Les handicapés peinent généralement à se déplacer avec leurs fauteuils roulants dans les appartements sans oublier que certains habitent en étage ce qui transforme l'accès à leurs habitats en un parcours de combattant», explique M.Kherroubi. Ce dernier lance un ultime appel aux autorités locales pour l'ouverture et l'aménagement du Centre pour handicapés moteurs de Boufarik. «Cet espace de 1500 M2 est disponible et doit être remis à la disposition des handicapés de Boufarik dont le nombre avoisine les 600 personnes», affirme M. Kherroubi.