“De tout temps, c'est une communauté marginalisée et isolée, ne bénéficiant d'aucun avantage de la part des pouvoirs publics, notamment en matière d'appareillage, de formation, d'emploi et de logement.Il s'agit d'un handicap invisible, contrairement aux aveugles et handicapés moteurs dont la déficience est apparente”, estime-t-il. Pour notre interlocuteur, “aucune priorité ne leur est accordée pour bénéficier d'un poste de travail ou d'un logement. Les administrations publiques auxquelles ils s'adressent leur ferment systématiquement leurs portes, dès que les préposés s'aperçoivent de leur déficience auditive. Souvent, la Fédération nationale des sourds d'Algérie prend le parti de tel ou tel sourd, mais de façon spontanée. Elle s'adresse alors au responsable local concerné pour tenter de dénouer la situation”, constate encore M. Bachir. Ce qu'il faudrait, selon lui, c'est une véritable stratégie de “sortie de crise” afin de résoudre les problèmes rencontrés par les sourds, une stratégie qui tiendrait compte de l'environnement social, des capacités des différents secteurs d'activité appelés à apporter leur contribution dans la mise en œuvre de plans éventuels et surtout un suivi et un contrôle. Il faut, ajoute-t-il, élaborer des objectifs et mettre à disposition les moyens pour leur mise en œuvre. Le problème du financement est crucial : alors que beaucoup d'associations parviennent à obtenir du sponsoring et du mécénat de la part d'entreprises algériennes, et parfois même par des organisations étrangères, la FNSA, elle, n'est pas du tout subventionnée et ne parvient pas à entreprendre une quelconque activité au profit de ses adhérents, déplore encore M. Bachir. “Nous avons lancé des appels dans ce sens, en vain.”