Le procès en cassation Khalifa Bank a débuté, hier, au Tribunal criminel de Blida, en présence de l'accusé principal, Rafik Abelmoumen Khelifa, condamné, dans un premier procès, à perpétuité pour « constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels ». Tous les regards étaient braqués sur l'accusé. Assis sur le banc des accusés, en compagnie de 20 autres mis en cause. Le président de l'audience, Antar Menouar, a fait l'appel des représentants des entreprises publiques qui se sont constituées partie civile dans cette affaire ainsi qu'à plus de 300 témoins dont les ministres Teboune, Djellab et des ex-ministre à l'instar de Mourad Medelci, Karim Djoudi, Aboudjerra Soltani et l'actuel gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. La famille du football national a été citée aussi pour témoigner à l'image de l'ancien président de l'USM Alger, Allik, de l'actuel président de la JSK, Mohand Cherif Hanachi, de l'ex-président de l'USM Blida, Zaim Staci et du président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Ce dernier est le seul à avoir envoyé une correspondance pour s'excuser de son absence. « Tous les témoins et sans exception seront convoqués au moment opportun de l'audience. On ne peut pas garder tous ces témoins dans ce procès qui va durer plus d'un mois. Ils devront laisser leurs adresses et leurs numéros de téléphone pour qu'on puisse les contacter », a précisé le président de l'audience aux avocats qui s'interrogeaient sur l'absence des ministres et d'autres témoins. Après une pause qui a duré plus de 30 mn, Lazhar Nacereddine, premier avocat de Khelifa Abdelmoumen, surprend tout le monde en demandant le report de l'affaire jusqu'à ce que son client soit auditionné par le juge d'instruction. Cette annonce a provoqué une bataille juridique entre les avocats de la défense et les juges qui a duré plus d'une demi-heure. « L'article 66 du code de procédure pénale précise que l'instruction est obligatoire en matière criminelle. Or, Moumen Khelifa n'a jamais été auditionné par un juge d'instruction. Il a été entendu le 16 avril dernier par le même magistrat de cette audience dans le cadre de ce qu'on appelle des procédures complémentaires », a expliqué l'avocat. Sur ce, le procureur de la République intervient : « Nous vivons une première dans les annales de la justice. Si j'ai bien compris, il faut annuler tout l'arrêt de renvoi pour en faire un autre en auditionnant l'accusé qui était en état de fuite lors du procès. » Le procureur a également souligné que « la loi donne le droit au président de la Cour criminelle et président de cette audience de prendre la décision lui-même ou avec les avocats de la défense pour faire jonction entre les deux affaires sous les numéro 47 et 48. A 15h, le président lève l'audience quelques instants pour se concerter avec les membres du jury. De retour, il annonce que les demandes de l'avocat de la défense sont rejetées dans la forme. Il a désigné deux juges pour suivre l'opération de désignation de deux membres du jury sur les 14 tirés au sort. Le jugement de l'affaire Khalifa s'est poursuivi par la lecture de l'arrêt de renvoi composé de 169 pages par le greffier. Il se poursuivra aujourd'hui par la comparution du principal accusé dans l'affaire, Abdelmoumene Khelifa.