C'est demain que s'ouvrira le procès en appel de l'affaire El-Khalifa Bank au niveau de la cour de justice de Blida. Si toutes les conditions sont réunies au plan des préparatifs, certaines sources laissent croire à un report du procès à une date ultérieure, car certains avocats auraient laissé entendre que les convocations n'ont pas été adressées à toutes les parties concernés. D'autre part, on a appris que plusieurs témoins et même des accusés qui ont purgé leur peine n'envisagent pas de se présenter à cette seconde session du procès. Lors du premier procès, ce genre de situation a été soulevé, néanmoins la présidente de l'époque qui avait décidé de surpasser ce genre de questions a entamé le procès qui dura 74 jours. A la demande du ministère public et de certains avocats de la défense, les juges de la Cour suprême avaient traité les dossiers au cas par cas, avant de décider, en janvier 2012, de confirmer à 75 accusés dans l'affaire El-Khalifa Bank l'appel introduit, alors que quelque 300 témoins seront également entendu par le tribunal. Pour cela, le poste de représentant le ministère public sera confié au premier adjoint du procureur général, Mohamed Zerg-Erras, alors que la présidence sera assurée par Antar Menouar. Pour rappel, la justice avait été saisie en 2003, après que la Banque d'Algérie eut constaté un trou de 3,2 milliards de dinars dans la caisse principale de la banque El-Khalifa, qui mena à l'arrestation de membres proches de Rafik Abdelmoumène Khelifa alors qu'ils quittaient le pays avec plus de 300 000 euros. Au regard du nouvel arrêt de renvoi qui compte plus de 1 100 pages, on remarquera que les enquêteurs ont entendu plusieurs responsables de haut rang, dont des ministres et des responsables de diverses institutions nationales. Lors du procès en première instance, certains ministres, dont l'actuel ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, celui des Affaires étrangères, Mourad Medelci, l'ex-numéro deux du RND, Abdeslam Bouchaouareb ou encore le premier responsable de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, ont été cités à comparaître. Aujourd'hui, la question reste posée : ces responsables feront-ils le déplacement à Blida ? Le tribunal criminel près la cour de Blida avait jugé cette affaire, en première instance, en mars 2007, en présence de 94 accusés. Il avait, par ailleurs, jugé par contumace 10 accusés en fuite, dont le principal mis en cause, Abdelmoumène Khelifa, les frères Kéramane et la fille de l'un d'entre eux.