Au cours d'une journée organisée hier à Alger par la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), en collaboration avec l'Organisation de la réforme pénale dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient (Mena), le président de la CNCPPDH, Farouk Ksentini, a mis en exergue l'amélioration des conditions d'incarcération. « La situation dans les prisons en Algérie s'est nettement améliorée au cours des dernières années. Le niveau des pays développés n'est pas encore atteint mais il reste acceptable », a-t-il noté. Ce sentiment de satisfaction est également exprimé par Teghrid Djebr, directrice territoriale de l'Organisation de la réforme pénale dans la région Mena. Elle soulignera que « l'Algérie est le seul pays à travers le monde arabe à appliquer la peine commuée en travaux d'intérêt général et c'est une voie sûre pour la réinsertion ». Selon la juge Meriem Chorfi, directrice de la section de protection des mineurs et des couches vulnérables à la Direction générale des établissements pénitentiaires et de réinsertion, les détenus mineurs dont le nombre avoisine les 400 sont soumis à des « mesures spéciales et souples ». En effet, en vertu de la loi régissant l'organisation des prisons et la réinsertion sociale des détenus, l'enfant détenu de moins de 18 ans, « séparé des détenus adultes, peut être en contact direct avec les visiteurs et est soumis à des mesures disciplinaires allégées en cas d'infraction au règlement intérieur de l'établissement ». Comme il bénéficie de vacances d'une trentaine de jours pendant l'été qu'il passe avec sa famille ou dans un centre habilité par l'établissement pénitentiaire, et des vacances de 10 jours tous les trois mois à l'occasion des fêtes nationales et religieuses. Un programme d'enseignement des mineurs délinquants conforme aux programmes nationaux, un programme d'alphabétisation et un programme de formation professionnelle sont élaborés par la commission de rééducation au sein des établissements pénitentiaires. Aux côtés des mineurs délinquants, il existe, dans les établissements pénitentiaires, des mineurs qui n'ont commis aucun crime sauf celui d'être né durant la période de détention de leurs mères. Car la femme enceinte « bénéficie de conditions de détention appropriées à son état en matière d'alimentation, de prise en charge médicale et de visite des proches ». La législation en vigueur « permet à la détenue dont l'enfant est né durant la période de sa détention de garder auprès d'elle son petit pendant trois ans », a-t-elle expliqué. Ces mesures, précise Meriem Chorfi, ont eu un effet positif sur les mineurs incarcérés et ce, à travers le changement de leur attitude et comportement vis-à-vis de l'autre.