L'implication des mineurs dans la criminalité est devenue un fait avéré. Les services de sécurité enregistrent chaque année une participation crescendo des mineurs dans des actes répréhensibles par la loi, la morale et les règles sociétales. Lors d'une rencontre sur la responsabilité pénale de l'enfant, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a révélé des chiffres qui donnent le tournis. Ils sont quelque 1.365 enfants à être impliqués dans des affaires criminelles durant le premier trimestre de l'année en cours dont 2 dans une affaire d'homicide volontaire et 4 dans une tentative d'homicide volontaire. La même source révèle que 7 mineurs sont impliqués dans des affaires de violence contre ascendants et 7 autres dans des affaires de violence ayant causé la mort. 438 des enfants arrêtés durant la même période sont inculpés de vol, 67 mineurs pour association de malfaiteurs et 75 pour des affaires liées aux mœurs. Selon les services de sûreté, àl'origine de cette situation, la dégradation des valeurs morales dans la société, les conséquences néfastes de l'usage des TIC, l'absence d'autorité parentale et le manquement des collectivités locales et des associations concernées. Face à cette situation déplorable, des mesures draconiennes ont été prises à l'encontre de ceux qui exploitent les enfants en Algérie. De même, les unités de la protection de l'enfance relevant de la DGSN ont été renforcées par la police de proximité à l'intérieur des quartiers populaires. 400 enfants dans des établissements pénitentiaires L'exécution d'un acte criminel n'a qu'une seule issue : la prison. Ils sont 400 enfants mineurs à croupir dans les établissements pénitentiaires à travers le pays, selon la juge des mineurs, Meriem Chorfi. Ces détenus sont soumis à des « mesures spéciales et souples tel que stipulé par la loi ». En effet, en vertu de la loi régissant l'organisation des prisons et la réinsertion sociale des détenus, l'enfant détenu de moins de 18 ans est « séparé des détenus adultes, peut être en contact direct avec les visiteurs et est soumis à des mesures disciplinaires allégées en cas d'infraction au règlement intérieur de l'établissement ». Comme il bénéficie de vacances d'une trentaine de jours pendant l'été qu'il passe avec sa famille et des vacances de 10 jours tous les trois mois à l'occasion des fêtes nationales et religieuses. Un programme d'enseignement des mineurs délinquants conforme aux programmes nationaux, un programme d'alphabétisation et un programme de formation professionnelle sont élaborés par la commission de rééducation au sein des établissements pénitentiaires. Aux côtés des mineurs délinquants, il existe dans les établissements pénitentiaires des mineurs qui n'ont commis aucun crime sauf celui d'être né durant la période de détention de leur mère. La femme enceinte « bénéficie de conditions de détention appropriées à son état en ce qui concerne l'alimentation, la prise en charge médicale et la visite des proches ». La législation en vigueur permet à la détenue dont l'enfant est né durant la période de sa détention de garder auprès d'elle son petit pendant trois ans. Face à cette situation, le législateur algérien à mis au point un projet de loi. Il sera présenté au Parlement début mai prochain. Son adoption permettra un autre ancrage juridique au profit de la protection de l'enfance.