La Symphonie du malouf, exécutée par l'Orchestre symphonique national (OSN) et l'ensemble régional de Constantine, a fait vibrer, jeudi soir, la salle Ahmed-Bey de la capitale de l'est du pays. Durant une heure et demie, les 150 musiciens, sous la houlette du maestro Amine Kouider, ont offert au public, dont la ministre de la Culture, Nadia Labidi et Missak Baghboudarian, le maestro de l'Orchestre symphonique national syrien, des moments forts émouvants, alliant raffinement et sensibilité. La fusion entre le malouf et la musique classique a permis à l'inspiration et à l'imaginaire de s'exprimer et à Abbas Righi d'apparaître comme l'incontestable étoile montante du malouf quand il entama « Ya bahi El Djamel ». De la musique pure. Il enchaîna, ensuite avec « Ayouha Saghi, Ilayka Mouchtaka, Ya habibi ». Cette fusion aussi permis à l'inspiration et l'imaginaire de s'exprimer, dans un élan romantique, à travers l'interprétation de 150 musiciens sur scène. Offrant une véritable tribune au dialogue entre les deux formations, le public a apprécié le programme pour cette délicieuse soirée. La première partie a transporté la salle dans les ambiances raffinées des mouachahates comme « Lama Bada », et « Bédi askir », arrangés symphoniquement avant que Muslim Rahal de l'Orchestre symphonique national syrien avec son naï (flûte traditionnelle) ne fasse son entrée sur scène et n'émeuve l'assistance. Dans une seconde partie, le rythme était nettement plus débridé. Dans une fusion totale, un morceau intitulé « Qasantina » a été interprété par la zorna de Hocine Bouifrou, l'OSN et les sonorités des autres instruments de l'orchestre avant que le ballet El Amel dirigé par Nouara Idami, n'exécute « Rihla » interprétant plusieurs genres musicaux algériens. Ce concert rassembleur, comme se plaît à le qualifier Abdelkader Bouazarra, le directeur de l'OSN, fut de haut niveau. « Cette prouesse musicale doit être valorisée et doit voyager pour présenter notre patrimoine riche et diversifié », estime, pour sa part, Mme Labidi, considérant que l'universalité de la musique passe nécessairement par ce genre de fusion.