Des films et des grands noms (Djamel Chanderli, Réné Vautier, Jacques Charby, Mohamed Lakhdar Hamina, Pierre Clément etc.) le public pourrait aujourd'hui et jusqu'au 9 juillet, les re-découvrir à la cinémathèque algérienne, ce haut lieu culturel du pays, sis à la rue Larbi Ben M'hidi, à Alger. Dans la foulée du cycle « le Cinéma au maquis » entrant dans le cadre de la grande manifestation « La saga de la création de la cinémathèque algérienne », trois courts métrages, produits en pleine guerre de libération contre l'occupant, en 1961, par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), ont été projetés, hier, au bonheur d'un public ou plutôt d'une jeunesse ignorante ou presque de ce patrimoine cinématographique que les organisateurs de cet évènement (Centre algérien du cinéma et le Commissariat général de la saga) ont le mérite de mettre sur grand écran. Parce que le peuple révolté, comme le clamait, haut et fort, Larbi Ben M'hidi, fut le premier et le principal porteur de cette guerre libératrice. Dj. Chanderli et L. Hamina, sous l'égide du ministère de l'Information du GPRA, ont mobilisé leurs caméras pour expliquer au monde l'insoutenable vécu d'un peuple que le colonisateur désignait comme « indigène ». Le court film évoque, comme souligné par le commissaire général de la manifestation, Ahmed Bédjaoui, les « causes profondes du conflit armé en le réinscrivant dans l'histoire du combat nationaliste contre la colonisation ». Egalement réalisé par ce duo de grands cinéastes, « Les Fusils de la liberté » s'intéresse directement au glorieux combat armé livré par les moudjahidine. Il met en scène un détachement de l'Armée de libération nationale (ALN) qui a pour mission périlleuse de convoyer des armes et des munitions, depuis la Tunisie, à travers les grandes étendues du Sahara, non sans relater les obstacles et les embûches affreusement endurés par les combattants de l'ALN. Le troisième, des mêmes auteurs, est tout simplement un chef d'œuvre et une grande affiche du cinéma révolutionnaire de l'Algérie combattante. A travers l'histoire d'une petite fille, fuyant son village bombardé, en direction de la frontière, les deux réalisateurs avaient pour but de faire découvrir au monde les conditions difficiles des réfugiés algériens dans les camps. Présenté avec Djazaïrouna à New York, le film a bouleversé l'opinion publique internationale et força, d'une certaine manière, les Nations unies à adopter la Déclaration historique sur l'octroi de l'indépendance aux peuples colonisés.