Photo : Slimene S.A. Le Tribunal criminel près la Cour d'Alger a reporté hier, et pour une seconde fois, l'examen de l'affaire des vaccins périmés et de complicité de passation de marchés contraire à la réglementation, connu sous le nom de l'affaire Pasteur, pour le 5 janvier 2011. Le renvoi est dû suite à la requête de l'un des avocats de la défense qui avait demandé un délai « pour mieux consulter le dossier ». A l'extérieur de la salle d'audience, une altercation entre les membres des familles des dix inculpés a éclaté. Ces derniers ne sont pas satisfaits de la demande de l'avocat et de la décision du magistrat. « Depuis le 24 novembre, cet avocat avait tout le temps qu'il faut pour maîtriser le dossier. Le report va peser encore lourd pour mon fils. Un mois de calvaire en plus », a indiqué un des parents de l'un des mis en cause. Il a fallu l'intervention des services de sécurité pour mettre fin au brouhaha qui a régné durant une dizaine de minutes dans le hall de la Cour. Pour rappel, dix personnes sont impliquées dans ce scandale qui a éclaté à la fin de l'année dernière suite à une inspection diligentée par le ministère de la Santé et ce, suite à une lettre anonyme faisant état de l'achat de vaccins périmés. Un seul prévenu est en détention. Il s'agit de l'intermédiaire entre l'Institut Pasteur et les deux laboratoires étrangers fournisseurs de vaccins à la suite de la conclusion de marchés de gré à gré. Huit autres prévenus, des cadres de l'Institut, ont été mis sous contrôle judiciaire, tandis que l'ex-directeur de l'Institut Pasteur Algérie a pris la fuite, ses documents de voyage ne lui ayant pas été retirés par le juge d'instruction. Un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre. Il risque d'être condamné par contumace. On devrait s'attendre aujourd'hui à un véritable défilé à la barre. Entre prévenus, témoins (dont l'inspecteur général du ministère de la Santé), le magistrat en charge du dossier aura fort à faire pour démêler l'écheveau de cette affaire. A signaler que les laboratoires auxquels on reproche d'avoir fourni des vaccins périmés ont arraché un autre marché pour la fourniture des mêmes produits, il y a quelques mois. Les vaccins devaient être réceptionnés hier par l'Institut Pasteur.