Comparaissant, hier, devant le tribunal criminel de Blida, dans le cadre du procès de l'affaire Khalifa, pour abus de confiance retenu déjà contre elle lors du procès 2007, Linda Benouis, fille du défunt PDG d'Air Algérie, a été désavouée par Abdelmoumène Khalifa sur le remboursement d'un prêt. « Vous m'avez poussé à demander le témoignage de Khalifa lui-même », fait remarquer le président Menouar Antar, qui ne semble pas convaincu des déclarations de l'accusée. Cette dernière s'explique au sujet du prêt qu'elle avait obtenu lors d'une rencontre au siège du groupe Khalifa avec le patron du groupe. « J'ai rencontré Khalifa et je lui ai expliqué que j'avais besoin de 900 millions de centimes pour l'achat d'un appartement. Ma défunte mère était cardiopathe et ne pouvait de ce fait emprunter les escaliers de l'immeuble », affirme t-elle. « Lors de vos déclarations devant le juge d'instruction, vous aviez déclaré que c'est Khalifa lui-même que vous avez rencontré et qu'il n'y avait personne dans le bureau. Aujourd'hui, vous évoquez l'histoire de Houssou. Comment avez-vous pu rembourser le prêt si vous n'avez pas vendu l'appartement ? », demande le président de l'audience. « C'est l'époux de la tante à ma mère qui m'a prêté l'argent ». « Vous avez tout remboursé d'un seul coup ? ». « Non, en trois tranches ». « Pourquoi n'avez-vous pas effectué un virement au lieu d'aller voir le PDG et lui remettre l'argent en mains propres ? ». « J'ai préféré lui remettre l'argent en personne », a répondu l'accusée recrutée pour prendre la direction de la monétique et développer l'utilisation Master Card et des cartes Express. « Je suis la première Algérienne qui a développé le système monétique en Algérie », a-t-elle argumenté. Rachid Medjiba, ancien arbitre international et ex-cadre du ministère des Télécommunications se présente à la barre. Il extériorise tous ses remords, dévoile l'angoisse dans laquelle il vit depuis l'affaire de la banque Khalifa. « Je veux en finir avec cette histoire. Je dors avec l'affaire Khalifa et je me lève avec la même histoire. C'est un cauchemar qui me colle à la peau », lance-t-il. La justice reproche à Medjiba de n'avoir pas restitué le matériel informatique composé de deux PC ainsi qu'une table en bois et quatre chaises. Sur ce sujet, l'ex-arbitre avoue qu'il refusait de les restituer du fait qu'ils lui appartiennent. « Ce matériel m'appartient et il m'a été offert par la société française Sagem lors d'un stage que j'ai effectué en France. Il n'appartient pas à la banque Khalifa ». Toufik Bourkayeb, ex-cadre à Air Algérie, qui avait en charge la planification et la programmation, est, lui, aussi accusé d'abus de confiance lorsqu'il dirigeait la direction commerciale de Khalifa Airways. Il fut en même temps DG d'Antinea. A celui qui était à la tête de la représentation d'Air Algérie en Espagne pendant plusieurs années, il est reproché de n'avoir pas également restitué un micro-ordinateur (portable) appartenant à Khalifa Airways. L'accusé explique qu'il avait gardé le matériel chez lui car il comportait des données sur la gestion de la compagnie. « Mon salaire était à l'époque de 3 millions de dinars et je pouvais m'offrir le meilleur micro-portable. J'utilisais mon propre portable et j'ai gardé intact celui de la compagnie ». Sid Ahmed Haddadi, ex-directeur des finances et comptabilité de la compagnie aérienne Antinea prend le relais. On lui reproche également d'avoir gardé en sa possession un téléphone portable et un micro-portable. Son handicap de voix a incité le président de l'audience à être expéditif dans son audition. L'accusé a déclaré avoir remis tout le matériel à la gendarmerie. Notons que l'audience d'aujourd'hui sera consacrée à l'audition de 14 accusés dont Ali Akli, l'ancien DG de la banque Khalifa.