Les dernières déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'occasion de l'inauguration de la 48e Foire internationale d'Alger sur la nécessité de recadrer l'économie nationale pour répondre à la nouvelle conjoncture engendrée par la baisse des recettes des hydrocarbures font l'unanimité parmi les organisations patronales. « Ces décisions relatives à l'encouragement de la production nationale à l'exportation et au partenariat sont les bienvenues. Ce sont des décisions d'urgence », a indiqué Habib Yousfi, président de la Confédération générale des opérateurs algériens (CGOA). Et de préciser : « Nous avons plaidé en faveur d'une urgente déconnexion des recettes des hydrocarbures afin de créer une économie nationale forte et des investissements solides. » Pour lui, la conquête des marchés extérieurs n'est pas seulement du ressort des opérateurs économiques. « Cette action doit être soutenue par le ministère des Affaires étrangères à travers les missions diplomatiques », a-t-il préconisé. Un signal fort Abdelaziz Mehenni, président de la Confédération des industriels et patronat algériens (CIPA), estime, pour sa part, que « c'est d'abord l'affaire de l'Etat », soulignant que « les mesures prises récemment concernant la réduction des importations et l'encouragement de la production nationale permettront au produit algérien d'évoluer et d'avoir sa place sur le marché national ». « On attend la concrétisation de ces mesures », a-t-il ajouté. Sur l'accord de libre-échange avec les pays arabes, Mehenni reste sceptique quant à la possibilité de faire des affaires dans cet environnement. « Sur les 22 pays arabes, trois seulement possèdent une base industrielle, à savoir l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. Les autres sont des commissionnaires », a soutenu le président de la CIPA. Pour lui, « l'utilisation des faux certificats d'origine pour inonder le marché algérien a été fortement décriée par les opérateurs économiques algériens. L'instauration de ce document a permis d'éviter une catastrophe. C'est à cause de cela que cet accord n'a pas fonctionné ». En ce qui concerne le partenariat avec les étrangers, Yousfi estime que cela ne peut réussir sans « l'accélération des réformes déjà engagées dans les secteurs économique et financier ». L'arsenal juridique encadrant cette activité doit également être « assaini à travers l'élargissement des facilitations fiscales notamment en faveur des investisseurs ». Dans ce contexte, le président de la CGOA estime nécessaire de procéder à « la réforme administrative visant la mise en place d'un nouveau découpage ». Selon lui, « la commune pourra mettre en place un nouveau système fiscal local ». « Cela permettra de créer de la concurrence entre les communes et d'attirer les investisseurs dans toutes les communes d'Algérie », a-t-il expliqué. « Que deviennent les nombreux accords signés avec les étrangers ? Je défie quiconque de communiquer les résultats de ces accords ? », s'est interrogé Mehenni, précisant que « le partenariat entre entreprises publique et privée bute sur des problèmes bureaucratiques et traînent à cause de l'instabilité réglementaire ». Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), a soutenu, de son côté, qu'« aller à l'international est très important pour les opérateurs algériens », en saluant les mesures qui vont être prises dans la LFC 2015 sur les avantages fiscaux au profit des producteurs algériens. Il dira que ce discours « est un signal fort qu'il faut saisir ». Pour lui, l'entreprise algérienne « est capable » de produire en qualité et en quantité. « Il faut d'abord commencer par créer les conditions permettant aux opérateurs d'aller sur le marché international », a-t-il suggéré. Cela peut se faire, selon lui, à travers « l'amélioration du climat des affaires et de l'entreprise et la mobilisation de tous les acteurs chargés de l'acte d'investir, à savoir le commerce, l'agriculture, l'industrie, les collectivités locales et les affaires étrangères ».