L'Algérie a œuvré, depuis l'indépendance, à la protection de l'enfant à travers des dispositifs de législation dans tous les secteurs, notamment l'éducation, la santé et la solidarité nationale. Notre pays a élaboré, ces dernières années, un plan d'action en faveur de l'enfance. Il s'est fixé des priorités et des objectifs qui s'insèrent dans la stratégie de développement nationale et fait écho et traduit dans la réalité de nombreuses mesures préconisées et contenues dans la déclaration du Sommet mondial pour l'enfance. L'Education est ainsi consacrée droit fondamental pour tous les enfants, garçons et filles. Cette priorité donnée aux secteurs de l'éducation et de la formation sans distinction est garantie par la Constitution algérienne (article 53). Le taux de scolarisation dans le cycle primaire a atteint les 98% pour les garçons et 97% pour les filles. Des progrès restent à accomplir au niveau du moyen et du secondaire puisque le taux net de scolarisation n'est que de 57% pour les garçons et 65% pour les filles. Concernant l'éducation de la petite enfance, le taux de participation au préparatoire est de 74% pour les garçons et 75% pour les filles. Ces acquis sont mis en exergue par plusieurs organismes internationaux. Sur le plan sanitaire, l'Algérie s'est engagée, notamment, à diminuer le taux de mortalité des enfants en prenant en charge la santé de la mère et de l'enfant dans des structures spécialisées et érigées dans les coins les plus reculés du pays. L'enfant bénéficie de conditions favorables pour son développement et de services médicaux efficaces. En situation de handicap, il est accompagné dans des structures spécifiques. Le nombre d'établissements d'enseignement spécialisé a connu une nette hausse. Pour une couverture vaccinale efficiente, les pouvoirs publics ont revu et corrigé le programme. Selon le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en 2012, la couverture vaccinale était de 90% (83,1% en zones urbaines et 81,8% en milieu rural). Selon la même source, la vaccination contre la rougeole est de l'ordre de 90% et celle du BCG de 99% pour la même année. La préservation de la santé passe, inéluctablement, par une lutte contre toutes les maladies émergentes dont le VIH/Sida. Dans ce cadre, une stratégie nationale d'« élimination de la transmission de la mère à l'enfant » a été élaborée par un comité national intersectoriel. La lutte contre la violence, l'autre combat .La protection des enfants contre la violence, l'exploitation et l'abus est fondamentale pour garantir le respect de leurs droits et de leur développement. Des efforts louables ont été consentis par les pouvoirs publics pour mettre en adéquation la législation algérienne avec la Convention relative aux droits de l'enfant (CDE). Ces efforts se traduisent, au plan législatif, par la promulgation de textes en faveur de l'enfant, notamment en matière de nationalité, d'état civil, de droit à la famille et de la justice pour mineurs. Les amendements apportés au code de la famille ces dernières années ont consacré ces avancées. Cet arsenal juridique a été renforcé par l'adoption, au mois de mai de l'année en cours, par l'Assemblée populaire nationale du projet de loi relatif à la protection de l'enfance. Le texte prévoit, notamment, la création d'une instance nationale pour la protection et la promotion de l'enfance présidée par un commissaire. Elle aura pour mission de coordonner avec les différentes instances chargées de la protection de l'enfant pour une meilleure efficacité sur le terrain. Il prévoit, également, l'engagement de l'Etat envers les familles vulnérables et démunies. Cette loi permettra de juguler un phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Il s'agit de l'implication des mineurs dans des affaires criminelles. Selon les statistiques rendues publiques par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), quelque 1.365 enfants ont été impliqués dans des affaires criminelles durant le premier trimestre de l'année 2015. Parmi ces enfants, deux ont été arrêtés et incarcérés pour des affaires de meurtre. Mais tout n'est pas noir. Une étude internationale, établie par Children's Worlds sur le bien-être des enfants dans quinze pays, classe les enfants algériens à la quatrième place des enfants les plus heureux au monde. Cette étude, publiée en mai 2015, à laquelle ont participé plus de 50.000 enfants âgés entre 8 et 12 ans, établit le bien-être à partir d'indicateurs multidimensionnels tels que la relation de l'enfant avec sa famille, son entourage, sa vie scolaire ainsi que son environnement.