La date du 20 novembre marque la Journée mondiale de l'enfance. Cette année est aussi le 25e anniversaire de la signature de la Convention relative aux droits de l'enfant. Malgré des progrès notables, la tâche à accomplir reste immense dans bien des pays, notamment en Algérie des milliers d'enfants travaillent, dont une partie dans des conditions proches de l'esclavage. Plusieurs experts et juristes ont souligné jeudi à Alger la nécessité de protéger l'enfant des effets et dangers de certains contenus des multimédias afin de lui assurer "une éducation saine". Intervenant à une rencontre organisée par la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), Mustapha Khiati a souligné que l'enfant, à l'instar des autres franges de la société, était exposé aux effets du développement technologique et l'utilisation à grande échelle des moyens de communication", estimant "qu'en dépit de leur contenu positif, ces moyens technologiques "peuvent avoir des effets néfastes sur l'enfant" mettant l'accent sur l'impératif de le protéger pour une éducation saine". M. Khiati a estimé dans ce sens qu'en dépit des étapes franchies par l'Algérie en matière de protection de l'enfance aussi bien au plan sanitaire qu'éducatif, il y a cependant "des lacunes" qui se traduisent notamment dans la déperdition scolaire et le travail des enfants. De son côté, le vice-président de la commission du droit international à l'Union africaine (UA), Kamel Filali a indiqué que l'Algérie avait réalisé "des bonds qualitatifs" en matière de protection de l'enfance mais qu'il restait beaucoup à faire" notamment pour ce qui est du développement des contenus de loisir et d'éducation et la protection des enfants "des effets néfastes des contenus des réseaux Internet". M. Filali a salué l'expérience "pionnière" en Afrique et dans le monde arabe en matière de protection des enfants. De son côté, Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH, a souligné dans une allocution, lue en son nom par Yasmina Taya, membre de la Commission, que l'Etat a accordé un intérêt particulier à "la protection de l'enfant à travers notamment plusieurs textes législatifs dont le projet de loi portant protection de l'enfance, soumis à débat à l'Assemblée populaire nationale (APN). Il a appelé à cet effet à la mobilisation de toutes les forces vives de la société en vue d'assurer une meilleure protection à l'enfant. Pour faire prévaloir les droits proclamés par la convention concernant la santé, l'Etat algérien a appuyé l'encadrement et le suivi pédagogique de la prévention médicale à travers la réduction du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans et du taux de mortalité maternelle de 25%. L'amélioration de la santé maternelle et infantile est au cœur du programme, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud. Ce programme porte également sur le renforcement du système d'information continue pour la surveillance des grossesses et des causes de décès, ainsi que la pérennisation des acquis en matière de vaccination, de prévention de la déshydratation et de la prise en charge des infections. Sur le plan éducatif, la législation algérienne s'est engagée aussi à garantir une éducation préscolaire de qualité à 90% des enfants de 5 ans, et recommande que tous les enfants âgés de 6 à 15 ans soient inscrits à l'école et bénéficient d'une éducation de qualité. Dans ce contexte précis, le programme envisage que les classes préscolaires soient créées, selon les normes et standards de qualité et que les éducateurs soient formés pour dispenser une éducation d'éveil et d'épanouissement. Tout en rappelant l'un des principes cardinaux qui est la non-discrimination entre les garçons et les filles en matière de scolarité, la loi algérienne a misé sur la gratuité de l'enseignement. Aussi la législation garantit aux enfants le droit aux activités sportives, scientifiques et techniques (informatique, environnement, électronique) et à toutes sortes d'activités artistiques et culturelles. Il convient de souligner qu'à elles seules, les maisons de jeunes s'ouvrent à plus de 658 709 enfants ayant moins de 18 ans. Concernant la vulgarisation des droits de l'enfant en Algérie, un guide a été conçu et distribué à tous les concernés à travers le pays. Cette décision est venue suite à l'atelier de réflexion sur le plan de communication relatif à la promotion des droits de l'enfant en Algérie initié par le ministère de la Solidarité nationale de la Famille et de la Condition féminine. Les travaux de cet atelier ont été clôturés par l'adoption d'une série de recommandations visant à faire connaître et à promouvoir les droits de l'enfant, notamment à travers un guide contenant toutes les informations sur les textes réglementaires sur le monde de l'enfance. Pour rappel, le 20 novembre 1989, les Nations unies ont adopté la Conférence relative aux Droits de l'Enfant (CDE), le premier dispositif international qui intègre la totalité des droits de l'enfant tels que les droits à la survie, à la santé, à la protection, à l'enseignement et à une pleine participation dans la vie familiale, culturelle et sociale. Depuis lors, 193 pays ont ratifié le traité dont l'objectif est de parvenir à ce que les enfants et les femmes jouissent de leurs droits à un accès équitable à toutes les commodités nécessaires.