Réduire leurs émissions de 25 à 40% d'ici à 2020 et limiter la hausse de la température globale à 2°C. Les 194 pays qui ont participé au sommet de l'ONU sur le climat qui s'est tenu à Cancun, Mexique, ont adopté, au terme de douze jours de négociations intenses et parfois tendues, un accord sur plusieurs mécanismes pour lutter contre le réchauffement climatique. Le texte qui ne résoudra pas le problème est « un pas en avant qui sauve de la faillite le système multilatéral de négociations sur le changement climatique », ont affirmé des négociateurs. Le document qui inscrit beaucoup de points de l'accord politique de Copenhague prévoit la création d'un Fonds vert pour aider les pays en développement et plaide pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre en exigeant des pays industrialisés de réduire leurs émissions de 25 à 40% d'ici à 2020 et limiter la hausse de la température globale à 2°C avec la possibilité de renforcer cet objectif à 1,5°C. L'accord appelle à la poursuite des travaux du protocole de Kyoto, le seul outil juridique contraignant qui limite les émissions de gaz à effet de serre et au contrôle des actions prises par les pays en développement pour réduire leurs émissions, par la soumission des rapports tous les deux ans à des analyses internationales. Un panel mis en place par l'ONU suggère la mise en œuvre de financements alternatifs, comme des taxes sur les transports et les transactions financières pour éclairer la façon dont il sera alimenté. Enfin, le document qui implique les parties concernées dans la gestion de la forêt appelle à la réduction de la déforestation pour ralentir, arrêter et inverser la perte du couvert forestier qui cause environ 15% à 20% des émissions globales. Patricia Espinosa, la ministre mexicaine des Affaires étrangères, qualifie le texte qui a le soutien de la majorité des délégations d'une «nouvelle ère» pour la coopération internationale sur le changement climatique, un an après l'échec du sommet de Copenhague. La prochaine conférence se tiendra l'année prochaine à Durban, en Afrique du Sud. Les climatologues estiment que pour enrayer la hausse de la température globale, il faudrait un pic des émissions en 2015. Ils se demandent comment des émissions qui augmentent de 3% chaque année pourraient commencer à diminuer dans cinq ans.