L'année 2014 s'est achevée sur des indicateurs des plus positifs pour la SDE de Bejaïa. Ainsi, l'entreprise à réalisé + 7% de ventes d'énergie électrique (1.245 gigawatts/heure) pour des achats également en hausse de 5% (1.469 gwh) par rapport à l'an précédent. Les pertes d'énergie sont toutefois conséquentes, même si elles sont en baisse de 9% : 224 Gwh d'une valeur financière de 725,82 millions DA. Le taux de perte s'élève à 15,26% en 2014, contre 17,56% en 2013. Ahmed Derraï distingue, toutefois, entre les pertes inévitables liées au transport de cette énergie, et celles de gestion proprement dites, c'est-à-dire dues à des clients, estimés à 35.000, qui sont non ou mal facturés ou qui trichent sur leur consommation. A fin 2014, la SDE de Bejaïa comptait 284.439 abonnés pour l'électricité (275.176 en 2013) et 95.217 abonnés pour le gaz (contre 87.267 précédemment), ce qui fait que chaque agence doit traiter quelque 30.000 abonnés, ce qui est « énorme » selon Ahmed Derraï, et explique les efforts de la SDE pour étoffer son réseau qui compte, désormais, 10 agences commerciales et 2 points d'accueil. En dépit de cela, la SDE Bejaïa éprouve des difficultés pour recouvrer son dû. Le total des créances qu'elle détient s'est élevé, en 2014, à 1.599 millions DA (-10,5% par rapport à 2013), pour l'essentiel sur le volet vente d'énergie (1.548 millions DA). Elles sont détenues sur les particuliers (1.004 millions DA) et les administrations (543 millions DA), dont 35 APC. Sur ce point, Ahmed Derraï avertit ses débiteurs que la SDE a déjà commencé à sévir, en coupant le « jus » mais aussi à faire intervenir la justice. Cela n'a pas empêche, bien évidemment, la SDE d'arrondir son chiffre d'affaires qui est passé à 5.744 millions DA, en hausse de 11,5% par rapport à l'an précédent, la majeure partie étant réalisée sur la vente d'électricité. « Notre objectif pour l'année 2015 est de relever 95% des compteurs », soutient-il, ajoutant être décidés de recouvrer ces créances « par tous les moyens » et qu'il n'y aura pas de règlement à l'amiable. Recouvrer ces créances, explique-t-il, est nécessaire au regard des lourds investissements consentis mais aussi pour faire face aux besoins de financement des projets futurs pour, d'une part apporter le confort, sinon à tous, du moins à la plupart des citoyens et, d'autre part, assurer la sécurité énergétique de Bejaïa. Car, affirme Ahmed Derraï, si la bande littorale est plus ou moins sécurisée, il n'en est pas de même pour les zones intérieures de la wilaya. Ce n'est pas une question de production, affirme-t-il, mais de distribution. Le plan d'urgence est d'installer de nouveaux postes, plus de 500 jusqu'ici, mais la SDE, qui compte aujourd'hui 2.320 postes de distribution publique et 1.393 postes de livraison, éprouve des difficultés pour dénicher une assiette de terrain ou apprivoiser des riverains récalcitrants pour ses nouveaux projets. Il ne faut donc pas se leurrer, les coupures de courant continueront encore à faire partie du quotidien du Bejaoui, surtout que l'été, en raison de l'afflux de touristes, la consommation devient complètement « erratique », selon Ahmed Derraï qui affirme, toutefois, qu'en la matière, des progrès notables ont été accomplis. Ainsi, le temps de coupure est passé de 12 heures 17 minutes en 2012 à 6h49' l'année suivante et à 6h34' en 2014. Sur le réseau gaz, le temps de coupure a été réduit à 5 heures en 2014, contre 11 heures l'an précédent. La grosse affaire des prochaines années sera, d'ailleurs, la réalisation du plan gaz qui porte sur plus de 5.000 km linéaires qui devra augmenter le nombre d'abonnés de 120.000 clients nouveaux. La première tranche de ce plan a porté sur 306 km, dont 223 km déjà réalisés. La consistance de la seconde tranche est de 2.033 km, tandis que la troisième, lancée en mai dernier, porte sur 2.785 km. De gros défis attendent donc la SDE, qui doit également faire face à d'autres « petits soucis », comme la vétusté de certains tronçons de réseau, leur nécessaire reconversion, les difficultés à trouver des assiettes de terrain, les agressions d'ouvrages, les oppositions, les lenteurs bureaucratiques, la fraude, les défauts de paiement, mais aussi le déploiement du projet de télé-conduite « Scada » pour l'automatisation de la gestion des réseaux dont il est attendu une amélioration sur les plans de la qualité et de la sécurité et, bien sûr, des retombées financières positives.