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Un diwan chanté en tamazight présenté sur scène
Festival national de musique diwan
Publié dans Horizons le 10 - 06 - 2015


Le public bechari a eu l'occasion, mardi dernier au soir, de découvrir un genre de diwan atypique et encore méconnu puisque chanté en tamazight, présenté par la troupe « Banga Nass El Wahat » de Ouargla qui a revivifié sur scène une tradition presque perdue dans la région. Se produisant en compétition officielle du 9e festival national de musique diwan, inauguré lundi dernier, cette troupe, créée en 2004, a reproduit le diwan de Ouargla, le « banga », qui avait délaissé le goumbri et qui n'était pratiqué qu'une fois par an. Le banga présente une manière particulière de toujours accompagner le chant par un jeu de goumbri et de tbel, deux instruments qui ne se rencontrent jamais dans les autres régions, et de chanter des bradj en arabe ou en tamazight. Depuis quelques années, les membres de la troupe ont entrepris des recherches et sollicité des anciens praticiens pour retrouver les textes et la pratique du goumbri propres au banga, après une rupture dans la région qui a failli conduire à sa disparition. Les textes chantés dans le banga restent la principale particularité de la troupe qui chante en tamazight pour « rester fidèle au legs des anciens » qui est toujours pratiqué sans goumbri lors de la « ziara de baba Merzoug », comme l'explique le chef de troupe, Athmane Tafna. Cette soirée a, également, connu le passage d'un des doyens du diwan, Mohamed Bahaz, avec sa troupe « Diwan Gnawa » de Blida dont le passage a été marqué par le jeu de tbel du doyen mais gâché par une chorale approximative. Provenant, quant à eux, d'une région où la tradition du diwan n'existe pas, la jeune troupe « Wlad sidi blal » de Tindouf, menée par un mâalem autodidacte, a brillé par la justesse de l'interprétation et la dextérité au goumbri. Dans un style de gnawa fusion, le groupe « Saharienne Bechar », convié sur scène en dehors de la compétition, a réussi, par ses rythmes soutenus, la richesse de son orchestration et son sens de la communication, à installer une ambiance festive auprès d'un public venu en grand nombre à cette deuxième soirée du festival. Avec une fusion entre goumbri, guitare électrique et mandole, le groupe a gratifié son public de plusieurs reprises du chanteur marocain Aziz Sahmaoui et de plusieurs succès du gnawi marocain. Inauguré lundi dernier, le 9e festival national de musique diwan se poursuivra jusqu'au 13 juin avec encore au programme huit troupes de diwan en compétition et des invités très attendus par le public, comme Essed et Ifrikya Spirit.

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