Le taux de mortalité maternelle en Algérie a connu un net recul. De 230 pour 100.000 naissances vivantes en 1990, il est passé à 60,3 pour 100.000 naissances vivantes en 2014, a indiqué jeudi dernier à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Le taux attendu pour l'année en cours est de 57,5 décès pour 100.000 naissances vivantes. Toutefois, ce chiffre « reste en deçà des attentes et des moyens mobilisés par l'Etat », a souligné le ministre à l'ouverture d'une rencontre sur « la restitution du Plan national de réduction accélérée de la mortalité maternelle » (PNRAMM) pour la période 2015-2019 ». Pour Boudiaf, un engagement a été pris au plus haut niveau pour intensifier ces efforts et ce, d'autant que le taux d'accouchements assistés a atteint 97,2% et que 95% des femmes enceintes ont eu au moins une consultation au cours de leur grossesse. « Le plan national de réduction accélérée de la mortalité maternelle pour la période 2015-2019 est le résultat d'une approche approfondie des goulots d'étranglement qui ont empêché l'Algérie, malgré d'importants investissements, de réduire de manière significative et rapide la mortalité maternelle. Un plan qui augure un succès dans la perspective du prochain agenda pour l'année 2030 », a relevé le ministre. Selon une enquête, la réduction du nombre de décès chez les mères et les enfants a sensiblement évolué en Algérie ces dernières années. Mais les décès évitables des mères continuent de survenir. Ce qui explique la mise en place d'un dispositif permettant non seulement la réduction du nombre de décès des mères en donnant la vie, mais aussi de diminuer les séquelles secondaires à l'accouchement. Les principales étapes de la conduite du processus consistent à identifier les goulots d'étranglement au niveau de la chaîne de planification, programmation, budgétisation et mise en œuvre par rapport aux capacités institutionnelles des structures d'exécution ainsi que pour la demande de ces services. Selon le ministre, il y a trois principales actions à mener et que le plan d'action du gouvernement a retenues. Il s'agit en premier lieu de renforcer l'infrastructure et le plateau technique ainsi que la disponibilité des médicaments. Il y a également nécessité de mettre en place un audit sur les décès maternels afin de prendre les mesures correctives visant à améliorer la qualité et les résultats de l'offre de soins de santé maternelle. Une enveloppe de 32 milliards de dinars a été dégagée pour le financement des 32 structures de soins mère-enfant à travers le territoire. Boudiaf a, à cet effet, fait part de la présentation prochaine du dossier de la femme et de l'enfant en Conseil de gouvernement. Autre défi à relever : l'amélioration de la couverture sanitaire des wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud en gynécologues, obstétriciens, réanimateurs, pédiatres, infirmiers, sages-femmes. Le ministre a, à l'occasion, affirmé que l'un des objectifs de son département concerne le déploiement à hauteur de 95% de sages-femmes à travers le territoire national. Pour les experts internationaux, l'Algérie a beaucoup investi dans les secteurs sociaux mais elle a beaucoup à faire pour atteindre l'objectif de réduction accélérée escompté. Selon le représentant de l'Unicef, Thomas Davin, il ne suffit pas de dépasser les chiffres, l'idéal serait d'aller plus loin. « C'est la tendance de l'heure », relève-t-il.