La Direction de la Culture de la Wilaya de Tizi-Ouzou, la Maison de la Culture Mouloud Mammeri et son annexe à Azazga, et le Comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya de Tizi-Ouzou ont marqué de fort belle manière la Journée de l'artiste. Une semaine durant ils ont rendu un hommage aux boys's band de la chanson amazigh. Les groupes Abranis, Afous, Agraw, Djurdjura, Idefelawen, Igennaden, Igoudar, Ikhoulef, Imazighen Imoula, Issoulas, Tagrawla et Yougourthen ont eu droit à un bel hommage. Des éléments de chaque groupe ont apporté leurs témoignages sur leurs débuts, leur carrière et de la fin d'une belle époque pour certains. Des biographies, des photographies inédites pour certaines, des articles de presse, des livres, des disques et des cassettes audio, ont été exposés à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou et à Azazga. Le public a eu droit aussi à une projection de clips, à une diffusion des chansons des groupes et à une vente dédicace des manuels didactiques et DVD de l'apprentissage de la guitare par Hocine Ouaguenini (auteur et professeur de musique). Le petit théâtre de la Maison de la culture les a aussi réunis autour d'une conférence sous le thème : « l'apport de la chanson moderne à la culture et la langue amazigh en Kabylie », animée par Abdennour Abdeslam (écrivain-journaliste). Il est revenu sur les premiers pas de la chanson kabyle moderne et surtout sur l'émergence des groupes musicaux. Tous les intervenants (Karim Abranis, Chérif Issoulah, Belaid Tagrawla, Sid Ali Naït Kaci, Mohand Ouali du groupe Imazighène Imoula), ont tenu à mettre en exergue l'apport de la chaîne II de la radio nationale, avec un hommage appuyé à Chérif Kheddam. A propos de la chaîne II, Abdeslam a même suggéré d'organiser une journée hommage à toutes ces femmes et tous ces hommes qui ont bravé l'interdit pour porter haut la chanson kabyle et, à travers elle, la revendication Amazigh. Les étudiants de l'école des beaux-arts d'Azazga ont réalisé une fresque à l'effigie des membres de ces groupes. Enfin, dans l'après-midi de vendredi, il y eut un spectacle au niveau de la grande salle de spectacles de la Maison de la culture et gala au niveau de l'annexe. Le cinéma a été placé sous les projecteurs à la cinémathèque de la capitale du Djurdjura. Un hommage a été rendu à feu Azeddine Meddour, décédé le 16 mai 2000 à l'âge de 53 ans, et aux 13 membres de l'équipe de tournage du film « La montagne de Baya » morts dans l'explosion d'une bonbonne de gaz, en décembre 1995, à Bouzeguène. Mustapha Preur et Wahiba Zekkal, deux grands monstres du cinéma et du théâtre algérien, n'ont pas été oubliés. Said Zanoun, Omara Tayane, Rabia Abdelhamid, Aziz Guerda, Lehbib Abdelkrim, Ahmed Kadri, ont eu à témoigner des années passées avec eux et avec Mahieddine Bachtarzi, Kateb et autres Alloula. Saïd Sahanoun n'a pas tari d'éloges sur Wahiba Zekkal et Mustapha Preur, qui ont fait état de leur bonheur de se retrouver à Tizi-Ouzou. Mustapha Preur a remercié la télévision algérienne qui, à travers le doublage en Tamazight des feuilletons dans lesquels il a joués, l'a rendu « connu » aux quatre coins du pays. Tous les intervenants ont eu une pieuse pensée pour leurs camarades récemment disparus, comme Fatiha Berber et Sid Ali Kouiret. Pour clore cette semaine, la direction de la Culture a programmé une représentation théâtrale : Tifi, une pièce qui a obtenu le prix du jury lors du dernier festival national du théâtre professionnel.