« Les prix des produits maraîchers sont abordables. Cela est dû à leur grande disponibilité », a expliqué le directeur de l'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI), Saïd Amrar. Il a fait observer que les marchés sont approvisionnés en fruits et légumes de saison. Dans certaines filières, on enregistre même une surproduction, comme c'est le cas de la pomme de terre et de la tomate. Considérés comme des produits de large consommation, ces légumes constituent les baromètres des prix, selon Saïd Amrar. Pour ce qui est de la nature de la production, le directeur de l'ITCMI signale que celle mise sur le marché représente la culture sous serre. « Cette production est suffisamment disponible et peut durer jusqu'à la fin du mois d'août », précise-t-il, citant, entre autres, le poivron, l'aubergine et le concombre. Concernant le haricot vert cédé actuellement à 100 DA/kg, le prix devra baisser, selon la même source, précisant que la production sera assez suffisante. « Les productions de plein champ ne sont pas encore arrivées à maturité sauf pour certains produits qui ont connu une maturation précoce, comme c'est le cas de la tomate », a-t-il expliqué. Tomate : 100.000 tonnes récoltées en juin Selon le directeur de l'ITCMI, les chaleurs enregistrées entre avril et mai ont favorisé la maturation précoce de la tomate cultivée en plein champ. « Nous enregistrons une précocité assez notable de 10 à 15 jours par rapport à l'année précédente », note-t-il. Il a fait observer que la récolte s'étalera du mois de juin à la fin juillet, signalant que la tomate produite en plein champ est destinée à la transformation. « Vu la quantité importante de la production, une partie alimentera les marchés », indique-t-il. Celle-ci s'ajoutera à la récolte de sous serre, déjà abondante. Conséquence, « on enregistre actuellement une saturation du marché avec en prime un chevauchement dans les récoltes », relève Amrar. Ainsi, pour le seul mois de juin, la production sous serre a atteint les 100.000 tonnes. « Cette surproduction de tomate n'a pas trouvé acquéreur même s'il y a eu un effondrement des prix. » Les prix affichés sur les marchés de détail sont, en effet, raisonnables. Le kilo est cédé entre 20 à 40 DA selon le calibre. « Le seul moyen d'absorber toute cette surabondance est la transformation », dira le DG de l'ITCMI, pour qui l'industrie de la transformation est « assez développée ». Pomme de terre : un excédent de 500.000 tonnes Autre surproduction, celle de la pomme de terre. « Nous sommes en pleine récolte saisonnière des mois de juin-juillet. Nous avons eu une meilleure production et les récoltes sont abondantes », relève Amrar. De ce fait, il table sur une production dépassant un million de tonnes durant ces deux mois. 70% de la production totale attendue est récoltée durant ces deux mois. Mais si la production a connu une courbe ascendante, la tendance de la consommation est plutôt baissière par rapport aux autres produits agricoles et même comparativement aux autres périodes de l'année, a fait remarquer le directeur de l'ITCMI. La consommation de la pomme de terre durant cette même période ne dépasse pas les 500.000 tonnes. Ce qui donne un excédent de 500.000 tonnes. « Nous devons les prendre en charge. D'où l'importance des systèmes de régulation. Les quantités stockées seront remises sur le marché de septembre jusqu'à novembre, période durant laquelle la récolte se raréfie », explique-t-il. Il affirme que les capacités de stockage sous froid sont « très satisfaisantes »