« Le Maroc veut obstruer toute possibilité de progrès dans le processus de paix. Il cherche à gagner du temps en attendant l'arrivée, dans un an, d'un nouveau secrétaire général des Nations unies, avec l'illusion que cela entraînerait l'oubli et donc l'acceptation du fait accompli », a averti le diplomate sahraoui. Il s'agit là, soutient-il, de « faux calculs qui ont montré leurs limites même chez des empires coloniaux beaucoup plus puissants ». Le diplomate sahraoui a mis en exergue par ailleurs l'évolution de la lutte du peuple sahraoui pour l'exercice de son droit inaliénable à l'indépendance contre l'occupation marocaine.Il a, en outre, informé le Comité sur les derniers développements relatifs aux efforts de l'ONU et de l'Union Africaine (UA) en vue d'aboutir à une solution juste et durable au conflit du Sahara occidental. En dépit des efforts précieux menés par l'UA et plusieurs membres du Conseil de sécurité lors de l'adoption de la récente résolution onusienne sur le Sahara occidental, en particulier le Venezuela, l'Angola, le Nigeria le Tchad, entre autres, le blocage persiste, a regrett Boukhari. Le 25e sommet de l'Union africaine tenu à Johannesburg a pris une décision qui reflète la frustration de l'Afrique devant la stagnation de la situation au Sahara occidental et a lancé un appel à l'Assemblée générale de l'ONU afin d'arrêter une date pour y tenir un référendum d'autodétermination. « La paralysie du Conseil de sécurité est la conséquence de l'appui de la France à l'occupation marocaine de notre pays », a-t-il ajouté. Cela « peut conduire à une situation extrêmement dangereuse et incontrôlable ». La frustration du peuple sahraoui devant l'« inaction de l'ONU », qui peine à assurer la décolonisation complète de la dernière colonie africaine, « ne peut être contenue par des promesses vides », a-t-il encore ajouté. C'est pourquoi, dit-il, en s'adressant au président de l'instance onusienne, « nous engageons à nouveau votre comité afin qu'il prouve qu'il est toujours attaché à la mission historique, à savoir l'élimination du colonialisme sous toutes les formes ». A ce stade, « nous avons demandé à plusieurs reprises à ce comité d'aller sur le terrain et de visiter le territoire de la dernière colonie africaine sur son agenda ». Cette idée a été, affirme-t-il, accueillie favorablement lors de cette séance du comité ainsi qu'au séminaire tenu en mai à Managua (Nicaragua). « Si le Conseil de sécurité est paralysé une fois de plus dans l'histoire pour les raisons que nous connaissons déjà, ce comité ne doit pas se confondre avec celui-ci. Il a ses règles et sa procédure lui garantissant d'opérer en toute circonstance au profit du droit à l'autodétermination des peuples colonisés », a-t-il insisté. En d'autres termes, « le comité doit sortir du long hivernage qui l'a empêché depuis 1975 de suivre attentivement le processus de décolonisation du Sahara occidental », a-t-il conclu.